Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est félicité, lors d’une audition devant l'Assemblée nationale, jeudi 29 octobre, de l'efficacité des renforts envoyés à Calais (nord de la France) pour étanchéifier la frontière. Selon lui, depuis dimanche 25 octobre, "il n'y a plus un migrant qui passe en Grande-Bretagne".
Le ministre a également souligné qu'en une semaine, "on est passés de 1 300 à 241 intrusions" ou tentatives d'intrusions quotidiennes dans le tunnel sous la Manche à Calais. "Le jeudi 22 octobre il y a eu 1 300 intrusions ou tentatives d'intrusions dans le tunnel, le 23 octobre 1 040, lundi 464 et cette nuit 241", a-t-il détaillé.
"Nous mobilisons nos forces pour bien envoyer le message aux passeurs que l'on ne passe plus à Calais", où la taille du bidonville de migrants qui espèrent gagner la Grande-Bretagne a gonflé en quelques semaines pour atteindre 6 000 personnes, a-t-il assuré.
Bernard Cazeneuve a aussi fait part des mesures prises par les autorités pour "inciter les migrants à demander l'asile en France" plutôt qu'à tenter le passage vers la Grande-Bretagne. Dans la région de Calais, "près de 2 000 demandes" ont ainsi déjà été enregistrées en 2015, a-t-il ajouté, après 400 en 2013, et 1 000 en 2014.
Les efforts des autorités portent aussi sur la tentative de désengorger le campement sauvage de Calais. Quelque 300 migrants ont ainsi été transférés mardi dans des centres d'accueil répartis sur tout le territoire français. D'autres transferts doivent avoir lieu vendredi.
L'Europe risque la "désintégration", selon Mogherini
Du côté des autres pays européens, le recours aux "murs" ou aux barrières le long des frontières continue à être mis en avant de manière unilatérale. Cette fois-ci c’est l’Autriche qui a évoqué cette possibilité, mercredi. Afin de mieux sécuriser sa frontière avec la Slovénie, le pays pourrait édifier une clôture : ce serait une première dans l'espace Schengen.
Si pour la ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, membre du parti conservateur, l'édification de "barrières" à cette frontière fait "naturellement" partie de l'arsenal envisagé par le gouvernement, le chancelier social démocrate Werner Faymann a préféré employer l'expression "sécurisation technique".
Lors d'un entretien téléphonique avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, il a ensuite convenu que "les barrières n'ont pas leur place en Europe", sans repréciser les intentions de l'exécutif viennois.
Jeudi, la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, a affirmé que l’Europe risquait la "désintégration" si elle ne répondait pas collectivement et avec des instruments "communautaires" à la crise migratoire.
Avec AFP