Le gouvernement condamne deux meurtres en zone anglophone

Le président camerounais Paul Biya à Beijing, Chine , le 22 mars 2018. / AFP PHOTO / POOL / Lintao Zhang

Le gouvernement camerounais s'est offusqué jeudi de la "recrudescence" d'actes de "barbarie et d'horreur" des séparatistes anglophones, après deux meurtres, attribués aux indépendantistes dans l'ouest du pays, qui ont suscité l'indignation sur les réseaux sociaux.

Le gouvernement "a pris connaissance avec stupeur et indignation de la recrudescence des actes de barbarie et d'horreur perpétrés ces derniers jours par des bandes armées terroristes sécessionnistes" actives au Cameroun anglophone, a écrit dans un communiqué son porte-parole, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication.

"Deux assassinats, abondamment relayés par les réseaux sociaux, ont particulièrement choqué", a-t-il ajouté. Les deux régions du Cameroun à majorité anglophone sont la proie depuis trois ans d'un sanglant conflit entre des indépendantistes et l'armée.

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Le ministre a cité le cas d'une jeune femme de 32 ans décapitée mardi à Muyuka, dans le Sud-ouest. Selon M. Sadi, la victime a été tuée parce qu'elle a "refusé d'adhérer aux thèses et visées des sécessionnistes".

Une ONG locale et un responsable de la ville de Muyuka, contactés par l'AFP, ont affirmé que ce meurtre était le fait de séparatistes.

Sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, d'une rare violence, les bourreaux de la victime la qualifient de "black leg" ("traître" en argot), avant de la tuer à coups de machette. Son corps est ensuite traîné au milieu d'une route bitumée.

Dans son communiqué, M. Sadi a aussi dénoncé l'assassinat le 4 août d'une autre Camerounaise dans le Nord-Ouest, la deuxième région anglophone, en attribuant la responsabilité à un "soi-disant leader terroriste sécessionniste".

Dans le conflit qui oppose l'armée aux sécessionnistes depuis 2017, les deux camps sont régulièrement accusés d'exactions contre des civils par des ONG. Plus de 3.000 personnes ont perdu la vie et plus de 700.000 autres ont dû fuir leur domicile, selon les Nations unies.