Cameroun : retour au Tchad d'un millier de soldats engagés contre Boko Haram

Des soldats du Niger sécurisent un sommet à Diffa le 3 septembre 2015. (REUTERS/Warren Strobel)

Leur mission a permis de "donner un coup d'arrêt à l'ennemi", selon le gouvernement tchadien. Si Boko Haram a en effet perdu du terrain, le groupe continue ses attaques, notamment dans la région de Diffa, au Niger.

Un millier de soldats tchadiens engagés depuis le 17 janvier 2015 au Cameroun, dans les combats contre les islamistes nigérians de Boko Haram, sont rentrés samedi 7 novembre à N'Djamena, selon l'AFP.

Les troupes ont défilé dans la capitale tchadienne en présence du président Idriss Déby Itno.

"Votre mission en soi n'est pas terminée, mais votre retour se justifie par la prise en compte de votre zone par la force multinationale" chargée de lutter contre les islamistes, a déclaré dans une allocution le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Mbailando Tatola.

"Votre mission a permis de donner un coup d'arrêt à l'ennemi mais elle a également permis d'exprimer la solidarité avec le peuple du Cameroun", a-t-il ajouté.

1 500 soldats tchadiens restent déployés

Selon une source sécuritaire, environ 1 500 soldats tchadiens restent déployés dans la zone frontalière entre le Cameroun et le Nigeria.

Pour combattre Boko Haram, les quatre pays riverains du lac Tchad - Cameroun, Nigeria, Niger, Tchad - et le Bénin ont mis sur pied une Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF), avec un quartier général à N'Djamena.

Début septembre, le 1er secteur de cette force a été installé à Mora, dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun.

Face aux offensives des armées de la région, les insurgés de Boko Haram ont perdu depuis début 2015 la plupart des territoires qu'ils contrôlaient, principalement dans le nord-est du Nigeria.

Mais ils restent solidement retranchés dans des zones difficiles d'accès - forêt de Sambisa, monts Mandara, îles du lac Tchad - et multiplient les attentats-suicides, au Nigeria, mais aussi au Niger, au Cameroun et au Tchad.

"47 000 personnes déplacées internes" dans la région de Diffa

Au Niger, selon l’ONU, plus de 47 000 personnes ont fui leurs villages dans le sud-est du pays depuis février en raison des attaques de Boko Haram dans la région de Diffa, proche du Nigeria, d'où viennent les islamistes.

Quelque 6 000 personnes ont fui le seul village de Ngourtoua, attaqué fin septembre, souligne l'ONU, qui décrit "un contexte sécuritaire volatile" dans la zone.

A la date du 30 septembre, les Nations unies ont recensé 62 attaques de Boko Haram ou des combats avec l'armée nigérienne dans la région de Diffa.

Selon un nouveau décompte onusien, depuis 2013, la zone abrite 165 892 réfugiés venus du Nigeria, dont 93 343 Nigérians et 72 549 Nigériens qui vivaient depuis des décennies au Nigeria.

L'afflux de réfugiés "continue de saper la résilience" des quelque 500 000 habitants de Diffa, déjà fragilisée par des sécheresses répétées et des inondations, déplore l'ONU.

Avec AFP