CAN 2019: l'Egyptien Warda exclu pour des allégations de harcèlement réintégré

Le milieu de terrain égyptien Amr Warda après le match de football du groupe A de la Coupe du monde de Russie 2018, le 25 juin 2018.

Le joueur égyptien Amr Warda, exclu de son équipe à la suite d'allégations de harcèlement sexuel, sera réintégré, sous la pression de ses coéquipiers, après la phase de groupes de la CAN, a annoncé vendredi la Fédération égyptienne de football (EFA).

Le milieu de terrain Amr Warda avait été exclu de sa sélection mercredi après avoir été accusé par plusieurs femmes de harcèlement sur internet, diffusant sur les réseaux sociaux des captures d'écran de messages insistants et de vidéos obscènes attribués à l'international égyptien.

Le président de l'EFA, Hani Abou Rida "a décidé de réduire la sanction de suspension du joueur (en l’appliquant) jusqu'à la fin du premier tour seulement", a indiqué l'organisation dans un communiqué.

Pays hôte de la Coupe d’Afrique des Nations, l'Egypte s'est d'ores et déjà qualifiée pour les 8es de finale après avoir battu la République Démocratique du Congo (2-0) mercredi au Caire.

Durant et après le match, ainsi que sur les réseaux sociaux, les Pharaons avaient exprimé leur soutien à leur coéquipier exclu. La star égyptienne de Liverpool, Mohamed Salah, avait appelé à une "seconde chance" tout en condamnant le harcèlement.

Amr Warda, qui a passé la deuxième partie de la saison écoulée prêté à Atromitos par le PAOK, a publié sur Facebook une vidéo d'excuses envers les supporters mais n'a pas cité les femmes qui l'accusent.

"Hani Abou Rida a salué l'esprit de solidarité entre les joueurs et leur volonté de pardonner à leur coéquipier Amr Warda", a ajouté l'EFA.

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La réintégration d'Amr Warda a suscité une polémique sur les réseaux sociaux en Egypte, où le harcèlement sexuel est considéré comme un fléau.

De nombreux internautes, dont des femmes, ont pris sa défense.

Le hashtag en arabe "l'équipe des harceleurs" était le plus partagé en Egypte vendredi selon Twitter.

Face aux appels à la clémence à l'égard d'Amr Warda, des internautes ont également dénoncé un deux-poids deux-mesures dans un pays où plusieurs femmes ou homosexuels sont emprisonnés pour "incitation à la débauche".