Canada: Trudeau remanie son gouvernement avant de possibles élections

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et la ministre de la Santé Patty Hajdu examinent des flacons de vaccin COVID-19 à Ottawa, le 16 décembre 2020. (Reuters)

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé mardi un mini-remaniement de son gouvernement minoritaire et nommé un nouveau chef de la diplomatie, sur fond de rumeurs de probables élections anticipées en 2021.

Marc Garneau, jusqu'ici ministre des Transports, devient ministre des Affaires étrangères en remplacement de François-Philippe Champagne, qui hérite du maroquin de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie.

Ce mini-remaniement, qui s'est tenu de façon virtuelle en quelques minutes pour cause de pandémie de coronavirus, fait suite à la décision de l'actuel ministre de l'Innovation, Navdeep Bains de ne pas être candidat aux prochaines élections fédérales pour des raisons familiales.

"Il est temps pour moi de me concentrer sur le travail le plus important de mon existence: être papa", a expliqué sur Twitter M. Bains, en poste depuis l'élection de M. Trudeau fin 2015.

Un député et conseiller parlementaire de M. Trudeau, Omar Alghabra, prend la tête du ministère des Transports, où il devra notamment répondre aux exigences des compagnies aériennes qui demandent l'aide du gouvernement face à la pandémie de coronavirus.

M. Garneau, un ancien astronaute proche de M. Trudeau, est réputé bon connaisseur des Etats-Unis, où une nouvelle administration Biden s'apprête à prendre le pouvoir dans quelques jours. M. Garneau a également noué des contacts internationaux dans le cadre de l'enquête sur le crash du Boeing ukrainien abattu par l'Iran il y a un an, souligne le gouvernement.

"Que ce soit ici sur terre ou depuis l'espace, Marc a toujours su représenter le Canada", a souligné M. Trudeau lors d'une conférence de presse.

M. Trudeau, à la tête d'un gouvernement minoritaire depuis les dernières législatives de fin 2019, a réaffirmé qu'il ne souhaitait pas la tenue d'élections anticipées au printemps alors que le pays traverse l'une des pires crises sanitaires de son histoire.

Mais il n'a pas voulu s'engager à ne pas dissoudre le Parlement d'ici juin, tout en affirmant vouloir continuer à collaborer avec les partis d'opposition, dont dépend la survie de son gouvernement.

"Comme je l'ai toujours dit, nous ne voulons pas d'une élection (anticipée), nous devons continuer à travailler dur et à nous concentrer" sur l'aide aux Canadiens, a-t-il affirmé. "Mon engagement, c'est de faire ce qui est nécessaire pour soutenir les Canadiens pendant cette pandémie".

Le dernier remaniement ministériel remontait à août dernier, suite à la démission fracassante du ministre des Finances Bill Morneau sur fond de scandale éthique.

M. Morneau faisait l'objet d'une enquête du Commissaire fédéral à l'éthique en raison de ses liens avec une association caritative, We Charity (Unis en français) qui employait sa fille, et à laquelle le gouvernement avait attribué un important contrat sans appel d'offres.

Suite à ce remaniement, M. Morneau avait été remplacé à ce poste crucial des Finances par l'ancienne ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, qui avait piloté la renégociation de l'accord de libre-échange nord-américain avec les Etats-Unis et le Mexique.

M. Champagne et Mme Freeland sont considérés comme de potentiels successeurs de M. Trudeau à la tête du parti libéral canadien.

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