Ce que sont devenus les dirigeants touchés par le Printemps arabe

Les Tunisiens célèbrent le cinquième anniversaire du Printemps arabe, à Tunis, le 14 janvier 2016.

De l'exil du Tunisien Zine El Abidine Ben Ali à la libération de l'Egyptien Hosni Moubarak, en passant par l'exécution du Libyen Mouammar Kadhafi, ce que sont devenus les dirigeants des pays touchés par le Printemps arabe en 2011.

Le président égyptien Hosni Moubarak le 1er septembre 2010.



Moubarak, blanchi et acquitté

Après 30 ans à la tête de l'Egypte, Hosni Moubarak est contraint de démissionner le 11 février 2011, à l'issue d'une révolte de 18 jours réprimée dans le sang. Depuis son arrestation en avril 2011, il a passé le plus clair de son temps retenu dans un hôpital militaire du Caire.

Après un intermède démocratique entre la mi-2012 et la mi-2013, qui a vu l'élection de l'islamiste Mohamed Morsi à la présidence, l'Egypte est retombée entre les mains des militaires avec Abdel Fatah al-Sissi.

Condamné à la perpétuité pour complicité dans la mort de 846 manifestants durant la révolte, M. Moubarak a finalement été acquitté le 2 mars 2017, à l'âge de 88 ans. Il a quitté l'hôpital militaire du Caire dans lequel il a passé l'essentiel de ses six années de détention et doit retrouver sa villa d'Héliopolis.

Zine El Abidine Ben Ali en 2008.

Ben Ali, condamné et en exil

L'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et sa seconde épouse vivent en Arabie saoudite depuis le 14 janvier 2011 et leur fuite de Tunisie. Il est le premier dirigeant d'un pays arabe à quitter le pouvoir sous la pression de la rue.

Maître tout puissant de la Tunisie pendant 23 ans, il communique sporadiquement via des communiqués d'un avocat libanais. Il est âgé de 80 ans.

Le couple a fait l'objet de multiples condamnations, notamment dans des affaires de corruption. Ben Ali a aussi été condamné trois fois à la prison à perpétuité notamment pour la répression des manifestations de la révolution (338 morts).

Bachar al-Assad le 10 février 2017 en Syrie.

Assad : le choix de la force

Lorsqu'en mars 2011 la révolte gronde en Syrie, Bachar al-Assad la réprime sans pitié et se lance dans une guerre contre les rebelles, qu'il assimile à des "terroristes manipulés" par l'étranger.

L'insurrection soutenue par les pays du Golfe, la Turquie et des pays occidentaux, est à son apogée en 2012 et mise sur l'effondrement du régime. Mais l'appui russe et iranien renversent la donne au profit d'Assad à partir de 2015.

En six ans, la guerre, devenue très complexe avec l'implication de plusieurs pays et de groupes jihadistes, a fait plus de 320.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.

Mouammar Kadhafi en 2011.

Kadhafi lynché

Après 42 ans de règne sans partage sur la Libye, tout bascule le 15 février 2011 pour Mouammar Kadhafi. Un mouvement contre son régime démarre à Benghazi (est) soutenu par l'Otan qui bombarde ses troupes.

En fuite après la chute de Tripoli fin août 2011, il est exécuté le 20 octobre 2011 alors qu'il tente de s'échapper par des conduites de béton près de Syrte. Il est enterré dans un endroit tenu secret. Son pays, depuis, a sombré dans le chaos.

Ali Abdallah Saleh le 10 mars 2011.



Yémen: Saleh en coulisses

Au pouvoir pendant 33 ans, l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh n'a pas supporté d'être chassé en février 2012 après une année de contestation populaire.

Il sape ensuite l'autorité de son successeur Abd Rabbo Mansour Hadi, contraint en 2015 à l'exil, et scelle une alliance avec les rebelles Houthis qui se sont emparés de la capitale Sanaa en septembre 2014.

Ceux-ci se heurtent depuis deux ans à l'intervention d'une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite. Les combats ont fait jusqu'à maintenant plus de 7.000 morts.

Hamed ben Issa al-Khalifa le 7 décembre 2016.

Poigne de fer à Bahreïn

Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa écrase en mars 2011, avec l'appui de forces saoudiennes et émiraties, un soulèvement des chiites, majoritaires dans le pays, descendus dans la rue pour réclamer à la dynastie sunnite au pouvoir une véritable monarchie constitutionnelle.

Depuis, la répression se poursuit avec la dissolution en juillet 2016, du principal mouvement de l'opposition chiite ainsi que la poursuite des emprisonnements, déchéances de nationalité et tortures selon des ONG.

Avec AFP