L'attaque s'est produite lundi très tôt à Diki, près de la frontière tchadienne, à environ 500km au nord de la capitale Bangui, quand une vingtaine de "rebelles" ont "ouvert le feu" sur 13 civils, selon Jean Gilbert Gbangoudou, sous-préfet du Bamingui-Bangoran. Le bilan a été confirmé par Ibrahim Senoussi, le maire du village, qui a ajouté déplorer également 2 blessés.
Diki se trouve à environ 120 kilomètres au nord-ouest de Ndélé, le chef-lieu de la préfecture du Bamingui-Bangoran, et à 22 kilomètres d'une base des Forces Armées Centrafricaines (FACA), qui ont été alertés après l'arrivée des assaillants, a affirmé à l'AFP Aline Aziza, une députée de Ndélé.
Des assaillants ont réuni "les hommes du village sous prétexte de vouloir échanger avec eux", a précisé M. Senoussi, puis ont ouvert le feu soudainement. "Les femmes et les enfants ont alors fui en brousse", a précisé le sous-préfet du Bamingui-Bangoran, expliquant avoir sollicité le soutien de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca).
La Minusca et le gouvernement n'ont pas donné suite aux demandes de l'AFP dans l'immédiat.
L'attaque a eu lieu au lendemain d'un référendum sur un projet de nouvelle Constitution voulue par le président Faustin Archange Touadéra, mais boycotté par les principaux partis d'opposition, les organisations de la société civile, ainsi que par les groupes armés rebelles.
Le chef de l'Etat, âgé de 66 ans, est accusé par ses adversaires de vouloir rester "président à vie" de ce pays, l'un des plus pauvres au monde, le tout sous la protection des mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner déployés dans le pays depuis 2018.
Le nouveau texte constitutionnel prévoit notamment d'allonger la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, et de supprimer la limite de mandat. Elu en 2016, M. Touadéra a été réélu en 2020 à l'issue d'un scrutin perturbé par des groupes armés rebelles et entaché d'accusations de fraude.