Des soldats musulmans réclament plus d'armes et de munitions en Centrafrique

Un soldat musulman a confié à la VOA que son unité ne dispose que d'une poignée de fusils pour assurer la sécurité au PK5, en RCA. (Photo uniquement à titre d'illustration)

Des soldats musulmans au sein de l'armée centrafricaine réclament plus d'armes et de munitions pour protéger leur communauté dans la capitale en raison de la menace que pose une nouvelle milice locale formée par des musulmans.

Des habitants du quartier PK5 demandent eux aussi que les militaires soient mieux équipés.

Le PK5 est le quartier qui abrite le plus grand marché de la capitale centrafricaine, mais aussi les derniers musulmans de Bangui après le départ de beaucoup d’autres à cause des affrontements ethniques au cours des trois années écoulées.

Des combats ont eu lieu ici en septembre dernier, mais une certaine accalmie prévaut depuis, déclare un commerçant, Mahamat Abdou.

En dehors de l’arrondissement du PK5, les musulmans sont confrontés au danger que représentent les anti-Balaka qui est un groupe majoritairement constitué de chrétiens.

Au PK5, sévit encore une milice musulmane - pas les Séléka qui avaient, eux, renversé le gouvernement il y a trois ans, mais un autre groupe issu localement et qui a pris le contrôle du quartier.

Un autre commerçant, Ahmad Idriss, est d’avis que la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée depuis le déploiement il y a deux mois par l'armée centrafricaine d’une unité composée de soldats musulmans originaires du PK5.

L'un des soldats musulmans a confié à la VOA que son unité ne dispose que d'une poignée de fusils et a été attaquée à maintes reprises par la milice musulmane lourdement armée et qui est apparemment soutenue par des politiciens.

Le militaire ajoute toutefois que la mission des Nations Unies – la Minusca – leur vient en aide d’autant qu’elle a récemment déployé des troupes égyptiennes dans la zone.

Les milices et les forces de sécurité semblent observer une trêve en ce moment dans le quartier PK5. Mais il s’agit d’un cessez-le-feu fragile et la situation pourrait basculer après le changement de gouvernement, qui interviendra aux termes des élections prévues durant ce mois de février.