Centrafrique : l'ex-rébellion revendique la capture d'un chef de la LRA

Des combattants du mouvement rebelle ougandais (LRA) dans la forêt, près de la rivière Mbou en République centrafricaine, 4 Avril 2012.

Un commandant des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), le commandant "Sam", arrêté le week-end dernier a été remis aux forces américaines, selon un des chefs du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), une faction de l'ex-rébellion de la Séléka.

Le commandant Mahamat Déa du FPRC indique que Sam a été capturé le week-end par des éléments de son groupe dans la localité de Mbangana, dans le nord-est de la Centrafrique.

"Nous avons souhaité que les autorités centrafricaines, les Nations unies, soient présentes pour le livrer. Mais un problème de communication a fait que nos hommes l'ont hâtivement remis aux forces américaines", dont un détachement est basé à Obo, localité de l'extrême-est de la Centrafrique", a expliqué dans un entretien téléphonique le commandant Mahamat Déa du FPRC, s'exprimant en sango, la langue nationale centrafricaine.

Cette arrestation, qui n'est pour l'instant pas confirmée de source officielle, intervient après une série d'attaques d'hommes de la LRA ces dernières semaines dans les régions de Zémio, Bakouma et Bangassou dans l'est et le nord-est de la Centrafrique. Ces incidents se sont soldés par la mort d'au moins une personne et par plusieurs dizaines d'enlèvements.

L'ex-Séléka avait déjà revendiqué en janvier 2015 l'arrestation de Dominic Ongwen, ancien chef de guerre ougandais de la LRA, qui a comparu le 21 janvier dernier devant la Cour pénale internationale (CPI) pour répondre de 70 chefs d'accusation de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Surnommé la "Fourmi Blanche", Dominic Ongwen était un des commandants de la LRA, menée par Joseph Kony. Selon l'ONU, la LRA a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants d'abord dans le nord de l'Ouganda, puis au gré de son exil dans les pays voisins.

Créée en 1987 avec l'objectif de renverser le président ougandais Yoweri Museveni, elle s'est forgée une effroyable réputation au fil de ses exactions en Ouganda, dans le Soudan du Sud, dans le nord-est de la République démocratique du Congo puis en Centrafrique.

L'état de déliquescence des autorités centrafricaines dans les régions de l'est, soumises aux bandes armées bien avant la chute du président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la Séléka, a facilité la pénétration de la LRA.

Ces zones échappent en grande partie au contrôle des 10.000 Casques bleus présents dans les principales villes du pays.

Avec AFP