Le bilan des affrontements de Birao monte à une vingtaine de morts

Marché d’Alindao, à 400 km au sud-est de Bangui, Centrafrique, 29 novembre 2018. (VOA/ Felix Yepassis-Zembrou)

Les combats qui ont opposé deux groupes armés dans l'extrême nord-est de la Centrafrique début septembre, ont causé la mort d'une "vingtaine" de personnes dont un civil, a annoncé mercredi le porte-parole de la mission de l'Onu en Centrafrique (Minusca).

Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra avait parlé le 5 septembre d'"une dizaine de morts".

Du 1er au 3 septembre, des éléments du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) avaient affronté les miliciens du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) dans la ville de Birao, à 60km de la frontière entre la Centrafrique et le Soudan.

Au terme de trois jours de combats, 13.000 déplacés ont fui leur domicile, selon la Minusca.

Le MLCJ et le FPRC sont issus de la partition de l'ex-rébellion séléka, une coalition de groupes armés qui avait chassé du pouvoir le président François Bozizé en 2013. Les deux groupes ont signé un accord de paix à Khartoum avec le gouvernement centrafricain le 6 février.

"Il doit y avoir un prix concret à payer pour ceux qui font obstacle au processus de paix. Le gouvernement demande aux partenaires qu'ils appliquent les sanctions", a déclaré le porte-parole du gouvernement centrafricain, Ange-Maxime Kazagui, au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue de la Minusca, Vladimir Monteiro.

Le 23 août, le représentant des Nations unies en Centrafrique, Mankeur Ndiaye, avait menacé de sanctionner "strictement" les violations de l'accord de paix.

"L'accord de Khartoum ne donne aucune indication sur le type de sanctions. Un texte a été élaboré, mais il est en train d'être consolidé, c'est à partir de ce document que l'on pourra prendre des mesures", a précisé mercredi M. Monteiro.

Malgré les évènements de Birao, "l'accord de paix reste et demeure", a indiqué M. Kazagui. "On ne signe pas un accord pour aller le détruire au premier dérapage. En tant que gouvernement responsable, on ne peut pas faire cela", a-t-il ajouté.

Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée par la guerre, qui a forcé près d'un quart de ses 4,7 millions d'habitants à fuir leur domicile.

Le pays connaît une relative accalmie depuis la signature d'un accord de paix le 6 février entre 14 mouvements rebelles et le gouvernement. La population est toutefois toujours victime de violences commises par les groupes armés qui contrôlent 70 % du territoire.