Le chef de l'ONU réclame la libération des 4 militaires français arrêtés à Bangui

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, prononce son discours lors de l'ouverture et de la première session de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) à Yokohama le 28 août 2019.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réclamé mercredi dans un communiqué la libération immédiate de quatre militaires de la Légion étrangère de l'armée française opérant pour la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).

"Ces membres de la Minusca bénéficient de privilèges et d'immunités qui leur sont accordés dans l'intérêt de l'Organisation des Nations unies", a ajouté Antonio Guterres, en soulignant que la procédure établie entre l'ONU et la Centrafrique en cas de soupçon d'infraction concernant des personnels onusiens "n'avait pas été respectée".

Dans son communiqué, le chef de l'ONU "appelle le gouvernement de la Centrafrique à respecter toutes ses obligations en vertu du droit international, y compris l'Accord sur le statut des forces, et à libérer sans condition et sans délai ces personnels de la Minusca".

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Alors que l'état-major français se montrait en début de semaine confiant sur une prochaine libération de ses militaires, la Centrafrique a ouvert mardi une enquête après la mise en détention des quatre légionnaires accusés sur les réseaux sociaux d'avoir voulu "assassiner" le chef de l'Etat.

Les quatre militaires arrêtés devant l'aéroport de Bangui alors qu'ils accompagnaient un général français, haut responsable militaire de la Minusca, étaient armés et en treillis.

Ils sont "de nationalité française, italienne, roumaine et bulgare", et circulaient à bord d'un véhicule banalisé non siglé ONU, a indiqué le Procureur de la République de Bangui, en annonçant l'ouverture d'"une enquête régulière pour faire la lumière sur les faits".

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Sur les réseaux sociaux, ils ont été accusés d'avoir voulu "assassiner" le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, dont le convoi devait passer au même endroit, ce que la France et l'ONU ont démenti avec force, dénonçant une "manipulation grossière".

Cette arrestation est survenue au moment où les relations entre la France et son ancienne colonie sont de plus en plus tendues, exacerbées par une féroce guerre d'influence entre Paris et Moscou, dans ce pays en guerre civile depuis 2013.

Mardi, la France et les Etats-Unis ont accusé pour la première fois au Conseil de sécurité de l'ONU les "mercenaires" de l'entreprise russe Wagner d'avoir "massacré" et "exécuté" des dizaines de civils en janvier en Centrafrique. La Russie a rejeté ces accusations.