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Jean-Francis Bozizé avait été arrêté vendredi à Bangui.
M. Bozizé s'est vu notifier les charges pesant contre lui, son audition durant environ une heure, a affirmé à l'AFP Me Jean-Louis Opalagna.
"Nous avons plaidé pour une liberté (provisoire) afin de nous entretenir avec notre client, ce qui nous été accordé. Toutefois, il a nettement été signifié à Jean-Francis Bozizé l'interdiction formelle de quitter le territoire", a ajouté l'avocat.
Jean-Francis Bozizé, qui fut ministre de la Défense de son père jusqu'à fin 2012, s'est présenté de lui-même vendredi à la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca) et s'est "rendu volontairement", avait indiqué vendredi le ministre de la Justice Flavien Mbata.
La Minusca, "nantie d'une copie du mandat d'arrêt international délivré à son encontre" en mai 2014, "l'a arrêté et remis aux autorités centrafricaines", le ministre.
Il lui est reproché des détournements de deniers publics lorsqu'il était aux affaires, mais aussi son rôle dans les exactions - tortures, complicité d'assassinat, etc. - commises par les milices chrétiennes anti-balaka réputées proches de son père durant la crise qu'a traversé le pays ces trois dernières années.
En exil, l'ex-président Bozizé fait de son côté l'objet d'un mandat d'arrêt international émis par la cour d'appel de Bangui en juillet 2013 pour "assassinats", "tortures" et "incitation à la haine et au génocide" entre autres.
Jean-Francis Bozizé, âgé d'une quarantaine d'années, était arrivé le 3 août à Bangui en provenance de Nairobi.
Selon des proches, "confronté au gel de ses avoirs tout comme d'autres membres de la famille ou personnalités de l'ancien régime, il cherchait à regagner le pays où il détient certains biens". Son passeport diplomatique lui avait été récemment confisqué à Dakar.
Le fils de l'ancien président avait quitté la Centrafrique le 24 mars 2013 au moment de la prise de Bangui par la coalition à dominante musulmane Séléka qui a renversé son père.
Cette rébellion avait alors installé à la place de son père le président autoproclamé Michel Djotodia. Ce coup de force avait provoqué la réplique des milices anti-Balaka.
Le pays avait alors sombré dans une spirale des violences communautaires avec des milliers de morts et des centaines de milliers de personnes déplacées, provoquant l'opération militaire française Sangaris, puis le déploiement de la Minusca.
Avec AFP