Une trentaine de morts dans des violences meurtrières en Centrafrique

Des combattants ex-Séléka patrouillent à Bria, Centrafrique, 15 juillet 2013.

Une trentaine de morts ont été enregistrés dans des affrontements cette semaine en Centrafrique, indiquent sources concordantes.

Un assaut sur Zémio, sur la frontière avec la République démocratique du Congo, a tué "plus d'une dizaine de personnes", a déclaré à l'AFP le curé de la ville, l'abbé Jean-Alain Zembi.

"Des Janjawids (milice du Darfour au Soudan) et des peuls armés ont attaqué la gendarmerie, l'hôpital, l'ONG Jupedec, incendié des maisons, emportant de nombreux biens", a assuré l'abbé Zembi.

"Le contingent marocain de la Minusca (Mission des Nations unies) essaie de protéger les civils", a t-il souligné.

"C'est le crime humanitaire à Zémio", s'était indigné vendredi sur sa page Facebook ce même prêtre.

Un autre prêtre présent à Zémio, Désiré Blaise Kpangou, avait décrit sur Facebook vendredi des assaillants "enturbanés, cheveux tressés, ne parlant ni sango (la langue nationale centrafricaine) ni français", la langue de l'ancien colonisateur.

Des heurts ont par ailleurs éclaté mardi et mercredi à Bria (450 au nord-est de Bangui), a indiqué à l'AFP une source médicale, qui parle d'"au moins dix morts dont des civils, ainsi que plusieurs blessés".

La Minusca a indiqué samedi qu'elle était "à pied d'oeuvre pour contenir" ces nouvelles violences "entre les présumés (miliciens) anti-Balaka et la faction arabe du FPRC", une branche de l'ex-Séléka.

"Les casques bleus protègent également les déplacés internes", ajoute la force onusienne dans un communiqué.

Dans un autre communiqué samedi, la Minusca a jugé "inacceptables les accusations calomnieuses portées contre les soldats de la paix, notamment à Gambo et à Bangassou", dans le sud-est du pays.

A Gambo, des dizaines de personnes ont été massacrées le 5 août, a constaté un correspondant de l'AFP. Des survivants ont affirmé qu'un contigent marocain de la Minusca présent sur les lieux n'a pas bougé lors de ce massacre qu'ils attribuent à des ex-Sélékas.

"On ne peut pas continuellement faire de la Minusca un bouc émissaire, ni l'accuser de crimes qu'elle n'a pas commis ou qu'elle aurait laissé commettre", a indiqué son porte-parole, Vladimir Monteiro, dans le communiqué.

D'autres violences ont été signalées vendredi dans la région de Kaga Bandoro (centre-ouest) "tuant près d'une dizaine de personnes", selon la gendarmerie locale, qui accuse la faction MPC de l'ex-Séléka.

La Centrafrique subit un regain de violences des factions de l'ex-Séléka, prétendant défendre la minorité musulmane, et groupes d'"auto-défense" anti-balaka, majoritairement chrétiens.

En raison de ce conflit, qui porte aussi sur le contrôle des ressources naturelles, plus de la moitié des 4,5 millions de Centrafricains dépendent de l'assistance humanitaire.

"Depuis janvier 2017, le nombre de personnes ayant besoin d'assistance humanitaire est passé de 2,2 en janvier à 2,4 millions en juin", a déclaré le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU à l'occasion de la journée mondiale de l'aide humanitaire.

Onze travailleurs humanitaires sont morts en Centrafrique depuis le début de l'année, selon cette même source.

Avec AFP