"Tout comme Monsieur Stephen O'Brien, le Tchad exprimé ses vives inquiétudes et estime qu'une telle perspective pourrait avoir des conséquences sécuritaires et humanitaires dramatiques pour toute la région et en particulier sur le Tchad qui abrite déjà des centaines de milliers de réfugiés, dont des Centrafricains", a déclaré le ministre des Affaires étrangères tchadien Hissein Brahim Taha dans un communiqué de presse reçu mercredi par l'AFP.
Lundi 8 août, Stephen O'Brien, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, a fait état de "signes avant-coureurs de génocide" en Centrafrique en proie à une recrudescence de violences meurtrières alimentées par des combats entre des groupes armés qui contrôlent la majeure partie du territoire.
Le Tchad accueille près de 74.000 réfugiés centrafricains et environ 72.000 Tchadiens revenus de Centrafrique, selon les derniers chiffres de l'ONU.
Le communiqué de N'Djamena appelle ses "frères centrafricains à la retenue et à tout faire pour éviter que la République centrafricaine ne devienne une catastrophe".
Acteur majeur dans la crise centrafricaine, le Tchad a longtemps été pointé du doigt pour son supposé soutien aux rebelles armés de la Séléka qui avaient chassé du pouvoir le président François Bozizé en mars 2013 et installé leur chef Michel Djotodia à la tête du pays.
En juin, le Tchad a gelé les avoirs d'un chef rebelle de l'ex-Séléka Abdoulaye Hissène, dont le groupe armé du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) est impliqué dans des exactions en Centrafrique.
Le Tchad s'est par ailleurs vivement opposé aux conclusions d'un rapport de l'ONU publié en juin accusant ses soldats d'exactions en Centrafrique entre 2013 et 2014. Les forces tchadiennes formaient alors le plus important contingent de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca), avant leur retrait en avril 2014.
Avec AFP