Ebola : 5 millions d'euros détournés en Afrique de l'Ouest

Des agents de la santé, vêtus d’équipement de protection contre le virus Ebola, transportent sur une civière les restes d'un enfant nouveau-né suspecté mort après avoir contracté l’épidémie, à Dubreka, Guinée, 19 juin 2015

La Croix-Rouge a révélé que plus de 5 millions d'euros avaient été détournés en Afrique de l'Ouest, avec la complicité de ses employés, à partir des fonds versés pour lutter contre l'épidémie d'Ebola entre 2014 et 2016.

"La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) est outragée par la découverte de ces fraudes" en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, selon un communiqué publié sur son site.

L'épidémie d'Ebola a fait plus de 11.300 morts et contaminé près de 29.000 personnes, principalement dans ces trois pays d'Afrique de l'Ouest.

Les opérations lancées pour juguler l'épidémie, a rappelé la FICR, ont été "parmi les plus complexes dans l'histoire humanitaire récente". La Croix-Rouge a versé des dizaines de millions d'euros aux sociétés de Croix-Rouge et Croissant-Rouge dans ces pays.

Mais des audits ont révélé "une collusion probable entre d'anciens employés de la FICR et des employés d'une banque de Sierra Leone qui a conduit à une perte financière possible de 2,13 millions de francs suisses" (1,83 million d'euros).

Ils ont également découvert un trafic de fausses factures d'un service de dédouanement en Guinée qui aurait entraîné une perte estimée à 1,17 million de francs suisses (1 million d'euros).

Deux autres enquêtes sont encore en cours au Liberia sur le gonflement de prix des produits de secours, de salaires et de primes versées aux volontaires, d'un montant total estimé à 2,7 millions de francs suisses (2,3 millions d'euros), selon la même source.

"La FICR s'engage à demander des comptes à tous ceux qui ont été impliqués dans ces fraudes et à réclamer tous les fonds mal appropriés, détournés ou saisis illégalement".

La Croix-Rouge se dit "prête à lever toutes les immunités et tous les privilèges (...) de tout employé impliqué".

Avec AFP