Les auteurs de cette étude, commandée par la Commission européenne et parue dans la revue Science, estiment que le nombre de demandeurs d'asile dans l'UE pourrait atteindre 1,01 million par an d'ici 2100, contre une moyenne de 351.000 durant la période 2000-2014, si de fortes hausses des températures affectent les récoltes dans leurs pays d'origine, notamment de maïs.
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Entre 2000 et 2014, soit avant la crise migratoire de 2015 causée par la guerre civile en Syrie, le nombre de migrants a eu tendance à augmenter quand les températures dans les pays d'origine n'étaient pas propices à la récolte du maïs, soulignent les chercheurs.
"Beaucoup de choses peuvent se produire d'ici la fin du siècle - des pays peuvent devenir démocratiques, d'autres, des dictatures. C'est la meilleure estimation à l'heure actuelle", a dit à Reuters l'un des auteurs, Wolfram Schlenker, professeur d'économie à l'Université de Columbia.
La crise migratoire est devenue un enjeu politique majeur au sein de l'Union européenne, destination principale d'un grand nombre de demandeurs d'asile.
Lors d'une conférence dédiée aux risques climatiques et sécuritaires, des experts ont souligné le lien entre les changements climatiques et les flux migratoires, s'appuyant sur l'exemple de la pénurie d'eau en Irak.
L'étude dévoilée jeudi laisse d'autres chercheurs sceptiques, à l'image de Mike Hulme, professeur de géographie humaine à l'Université de Cambridge.
Les auteurs "notent que leur modèle ne fonctionne qu'avec le maïs et pas les autres récoltes de base. Le maïs ne constitue pas une culture importante dans la plupart des pays d'origine des migrants", dit Hulme, qui regrette que les auteurs ne tiennent pas compte de facteurs tels que les répressions politiques ou le faible niveau d'instruction
Avec Reuters