Clôture du festival de la culture Ijaw au Nigeria

Des membres de la communauté Ijaw à Abuja, le 15 novembre 2017. (VOA/Nasiru Adamu El-Hikaya)

Le festival annuel de la culture des Ijaws, quatrième groupe ethnique du Nigeria s'est déroulé entre le 21 et 28 mars à Oporoza, capitale du royaume de Gbaramatu, au coeur de la région pétrolière du Delta (sud-est).

Au programme: défilés de "masquerades", personnages entièrement recouverts d'un long tissu blanc qui représentent l'apparence des esprits, et cérémonies autour du roi, Oboro Gbaraun, pour lui témoigner respect et lui souhaiter prospérité.

"C'est un festival qui nous rassemble, nous les Ijaws du Nigeria, mais aussi ceux de la diaspora, pour ne former qu'un, et apporter la paix dans le royaume", a expliqué le roi à l'AFP.

Les Ijaws, peuple d'environ 15 millions de personnes, qui s'étend sur les lagunes qui bordent le golfe de Guinée, ne connaissent pas la paix depuis des décennies: leur royaume se trouve sur les plus grands gisements d'or noir du continent africain.

"Nous avons de larges gisements dans nos communautés, mais nous n'en voyons aucun bénéfice", regrette le roi Gbaraun. De cette frustration sont nés de nombreux groupes armés qui gèrent des raffineries artisanales dans le Delta, et mènent des kidnappings et des attaques régulières.

En 2016, les Vengeurs du Delta du Niger (NDA) ont fait explosé de nombreuses installations pétrolières faisant chuter drastiquement la production nationale.

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Oporoza est la ville de naissance de Government Ekpemupolo, plus connu sous le nom de Tompolo, figure de la lutte des militants du Delta du Niger, actuellement recherché pour corruption.

Tompolo, qui bénéficie du soutien et de la protection inconditionnelle de la population, est en cavale depuis 2016. L'armée nigériane a mené de nombreux raids notamment sur le palais royal, qui a été entièrement ravagé.

Le festival est une manière pour les Ijaws de manifester, de manière pacifique, leur attachement à leur culture, à leurs terres, et à leurs militants.

Avec AFP