Combats entre force de sécurité et milice à Sabratha, dans l'ouest libyen

Des migrants ont été secourus au large des côtes libyennes par une opération menée par un ONG espagnole, le 3 février 2017.

De violents combats ont éclaté dimanche entre une force de sécurité et une milice d'un ex-trafiquant présumé de migrants, dans la ville de Sabratha, plate-forme libyenne de l'immigration clandestine vers l'Europe, selon un responsable local de la sécurité.

Ces affrontements ont débuté après la mort d'un membre de la milice d'Ahmad Dabbashi, dit Al-Ammou (l'Oncle), connu pour avoir été l'un des barons locaux du trafic de migrants et qui contrôle près de la moitié de cette ville située à environ 70 kilomètres à l'ouest de Tripoli.

L'incident mortel a eu lieu à un barrage tenu par une force de sécurité formée initialement par le gouvernement d'union nationale (GNA) pour chasser les jihadistes du groupe État islamique (EI), qui avaient occupé brièvement le centre-ville en février 2016.

"Quatre membres de la milice d'Al-Ammou, qui étaient dans une voiture, ont tiré sur le 'checkpoint'. Nos hommes ont riposté. L'un (des miliciens) a été tué et trois autres ont été blessés", a indiqué par téléphone à l'AFP un responsable de la sécurité.

"Leur milice a répliqué une demi-heure plus tard et, depuis, les affrontements se poursuivent", a-t-il ajouté sur fond de tirs nourris et d'explosions nettement audibles au téléphone.

"Ces criminels ne veulent pas d'armée ou d'un rétablissement de la sécurité dans la ville", a-t-il dit.

Il était, dans l'immédiat, impossible d'obtenir une version des faits auprès des miliciens.

La Libye est livrée aux milices alors que deux autorités se disputent le pouvoir: d'un côté, le gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli. De l'autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l'est du pays avec le soutien du maréchal Khalifa Haftar.

Le nom d'Ahmad Dabbashi dit Al-Ammou (l'Oncle) revient souvent ces dernières semaines parmi une liste de barons du trafic de migrants qui se seraient reconvertis dans la lutte contre l'immigration clandestine après un accord avec l'Italie.

Evoqué par plusieurs médias dont l'AFP citant des sources libyennes, cet accord présumé serait à l'origine de la forte baisse des départs enregistrée cet été.

Le ministre italien de l'Intérieur, Marco Minniti, qui multiplie les réunions avec des responsables locaux libyens, a toutefois démenti tout contact direct ou indirect avec des milices.

Le flux de migrants entre la Libye et l'Italie a enregistré une chute spectaculaire cet été, avec 6.500 arrivées depuis la mi-juillet, soit à peine 15% de la moyenne enregistrée sur cette période entre 2014 et 2016.

Avec AFP