Comparution d'une Israélienne en Australie pour pédocriminalité

Malka Leifer, ancienne directrice d'école recherchée en Australie pour abus sexuels sur des élèves, au tribunal de district de Jérusalem accompagnée de gardes du service pénitentiaire israélien, 14 février 2018. (Reuters/Ronen Zvulun)

L'ancienne directrice d'une école juive ultra-orthodoxe a comparu jeudi devant un tribunal australien, quelques heures après son extradition par Israël pour pédocriminalité.

Malka Leifer, une Israélienne d'une cinquantaine d'années, est accusée d'agressions sexuelles sur des fillettes alors qu'elle était professeur et directrice de l'école Adass Israel à Melbourne.

La tête couverte d'un foulard blanc et le visage masqué, elle a comparu jeudi via une connexion vidéo devant un tribunal de Melbourne qui a ordonné son placement en détention préventive. La tête baissée tout au long de la brève audience, Malka Leiferest est restée silencieuse lorsque le magistrat s'est adressé à elle.

Elle fait face à 74 chefs d'accusation, pour viol, attentat à la pudeur et agressions sexuelles sur des fillettes, des faits qui se seraient produits entre 2004 et 2008, selon des documents officiels.

Son avocat, Tony Hargreaves, n'a pas demandé sa libération sous caution mais a plaidé pour son transfert "le plus vite possible" des locaux de la police vers une prison permettant une meilleure prise en charge de ses "importants problèmes mentaux".

Malka Leifer avait fui l'Australie pour Israël en 2008 après le dépôt d'une plainte contre elle par une ancienne élève. Selon des médias israéliens, elle s'était alors installée avec sa famille dans la colonie israélienne d'Immanuel, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Leifer est arrivée mercredi soir à Melbourne. Israël l'avait extradée lundi vers l'Australie, via l'Allemagne, quelques heures avant la suspension des vols internationaux depuis et vers l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, dans le cadre de nouvelles mesures sanitaires visant à limiter la propagation du coronavirus.

Une première tentative d'extradition, entre 2014 et 2016, avait échoué après son admission dans des institutions psychiatriques, des experts concluant qu'elle n'était pas apte à comparaître devant la justice.

Mais des enquêteurs privés l'avaient ensuite filmée en train de faire ses courses, de déposer un chèque dans une banque et de mener apparemment une vie tout à fait normale.

Les autorités israéliennes avaient alors lancé une enquête sur la véracité de ses troubles mentaux, qui a débouché sur son arrestation en février 2018. En mai dernier, il était établi qu'elle était apte à être jugée.

En décembre, son extradition a été autorisée après le rejet par la Cour suprême israélienne d'un recours. Sa prochaine comparution devant un tribunal doit avoir lieu le 9 avril.

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