Ces condamnations ont été prononcées par le tribunal militaire de la garnison d'Uvira qui a siégé en audience foraine à Minembwe, où s'étaient déroulés les faits, a précisé le major Dieudonné Kasereka, porte-parole de l'armée dans le Sud-Kivu.
Les quatre militaires condamnés pour meurtre ont été reconnus coupables d'avoir tué par balles cinq civils - un homme et quatre femmes - sur lesquels ils avaient tiré, le 28 juin pour l'homme, le 30 pour les femmes. Leur défense a annoncé son intention de faire appel.
A l'époque, le maire de la ville et un reponsable de la société civile de Minembwe, localité où des conflits à caractère communautaire sont régulièrement signalés, avaient accusé les soldats d'avoir tiré sur des civils qui revenaient du marché.
L'armée avait alors nié la responsabilité des soldats, ajoutant que c'était plutôt eux qui étaient victimes de violences dans cette ville où "l'ennemi se cache dans la population", avait dit son porte-parole.
Les deux autres condamnations ont été prononcées dans une affaire séparée, pour un viol commis le 31 mars à Minembwe.
Dans les Hauts-Plateaux du Sud-Kivu, des conflits opposent les Banyamulenge, des Congolais tutsi aux lointaines origines rwandaises, à d'autres communautés, autour de l'autorité locale, du contrôle des terres et des ressources naturelles.
Dans ce contexte, le major Kasereka a par ailleurs annoncé qu'un ancien chef administratif local, Sébastien Sebakanura, avait été tué par balles dimanche soir à Minembwe par des inconnus qui ont pris la fuite. Selon lui, il aurait été victime d'un règlement de comptes entre membres de sa communauté.
D'autres condamnations des militaires
Le 1er septembre 2021, huit policiers et 11 militaires ont été condamnés en appel à des peines de 12 mois à 20 ans de prison ferme pour des viols commis principalement sur des mineures, selon de la cour militaire du Sud-Kivu, dans l'est de la RDC.
Les 19 hommes ont également été condamnés au paiement de dommages et intérêts, à l'issue d'une audience foraine tenue du 20 au 30 août à Walungu, à environ 40 km de Bukavu, chef-lieu de la province.
Lire aussi : RDC: sous le choc des révélations, les humanitaires veulent en finir avec le fléau des abus sexuels"Ce procès en appel est exemplaire pour les droits des femmes", estimait le colonel-magistrat Innocent Mayembe Sangala, premier président de la cour militaire du Sud-Kivu. "Je demande à tous les militaires et policiers de respecter les droits des femmes", a-t-il ajouté, soulignant que la justice était "extrêmement rigoureuse en matière de viol, et surtout de viol d’enfants".
Les victimes sont des enfants dont l’âge varie entre trois mois et 17 ans, ainsi que "des femmes qui ont été arrachées aux mains de leurs époux ou violées devant leurs frères et leurs enfants". C’était "tellement sauvage que la cour ne pouvait pas être clémente", a-t-il encore commenté.