Congo-Brazzaville: Garde à vue prolongée de Ntsourou à la DGST

Image prise à partir d'une video à Kinshasa montrant l'explosion du 4 mars 2012 à Brazzaville de l'autre côté du fleuve Congo

Le procureur général de la République du Congo a rendu visite mercredi, avec des journalistes, au colonel Marcel Ntsourou, dont la garde à vue a été prorogée de 48 heures à la Direction générale de la sécurité du territoire.

Suite aux affrontements meurtriers entre la police et des hommes armés au domicile du colonel lundi, les autorités congolaises ont accusé le militaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Nathalie Barge a recueilli des explications auprès du porte-parole du gouvernement, Bienvenu Okiemy, qui a retracé les évènements des derniers jours à Brazzaville.

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Ecoutez M Bienvenu Okiemy


Selon M. Okiemy, le colonel Ntsourou était recherché par la police suite à un incident survenu durant le weekend. Des éléments proches du colonel avaient échangé des coups de feu avec la police, avant de s’échapper à bord d’un véhicule qui a été localisé au domicile de M. Ntsourou.

Ayant reçu l’aval de la justice, la police a tenté de perquisitionner la résidence du colonel, mais a essuyé à nouveau des coups de feu. Le colonel a négocié sa reddition. Il a été arrêté et placé en garde à vue, précise M. Okiemy, avant «d’être présenté au procureur de la République».

Selon le porte-parole du gouvernement, on ignore pour l’instant le bilan exact des affrontements, et il faudra attendre les précisions du procureur de la République pour en savoir plus. Mais on signale des morts du côté des fidèles du colonel aussi bien que des forces de l’ordre.

M. Okiemy a évoqué le fait que le colonel n’avait pas à entretenir «une milice à son domicile». Il a également assuré que Ntsourou «se porte bien», en rappellant que le Congo-Brazzaville a signé la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, un traité adopté par l'assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1984.

Le colonel Ntsourou est un ancien secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité qui avait été condamné en septembre à cinq ans de travaux forcés avec sursis pour complicité d'incendie involontaire et détention illégale d'armes de guerre dans le cadre de l'affaire des explosions de mars 2012 à Brazzaville.

Ces explosions dans le quartier de Mpila avait fait près de 300 morts, plus de 2.300 blessés et 17.000 sans-abris. Six militaires ont été condamnés en rapport avec cette affaire, et vingt-six autres accusés ont été acquittés par la justice congolaise.