Les autorités de Brazzaville ont justifié lundi le refoulement d'un chercheur d'Amnesty International, reprochant à l'organisation de défense des droits de l'homme de faire "des rapports à charge" contre le Congo.
"Ils (les responsables d'Amnesty international) font des rapports à charge sur le Congo. C'est le cas avec l'opération Mbata ya Bakolo", une opération qui a permis le rapatriement de milliers de ressortissants de la République démocratique du Congo en 2014, selon une source gouvernementale jointe par l'AFP.
"On a l'impression qu'ils écrivent à distance sans connaitre le Congo et viennent chercher les éléments a posteriori", a ajouté la source, poursuivant que "défendre les droits de l'homme est une chose, observer les élections en est une autre".
Amnesty international a jugé "inacceptable", samedi le refus des autorités de Brazzaville de laisser entrer un enquêteur dépêché pour assurer "un suivi indépendant" de la situation des droits de l'homme avant la présidentielle du 20 mars.
"Dans la soirée du 26 février, le directeur adjoint pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale à Amnesty International, Stephen Cockburn, (...) a été détenu" et son passeport "confisqué", ajoutant que, le lendemain, les autorités l'ont "fait monter à bord d'un vol retour pour Dakar", lit-on dans un communiqué parvenu lundi à l'AFP.
Selon Amnesty international, en février, le chef de la police avait écrit "pour décliner l'invitation à rencontrer la délégation", indiquant que "l'organisation ne devrait pas se rendre dans le pays durant une période préélectorale de troubles".
Au Congo, la nouvelle Constitution promulguée en novembre a fait sauter les deux verrous qui interdisaient au président Denis Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans à la tête du Congo, de briguer un troisième mandat.
La Cour constitutionnelle a annoncé mercredi avoir approuvé neuf candidatures, dont celle du dirigeant sortant, pour l'élection du 20 mars.
Avec AFP