Libération de trois militants pro-démocratie en RDC

Fred Bauma et Yves Makwambala.

La cour suprême de la République démocratique du Congo a ordonné lundi la libération de trois militants pro-démocratie opposés à la prolongation du mandat du président congolais Joseph Kabila après 17 mois de détention.

"La cour a décidé la levée de la détention de Christopher Ngoy parce que son arrestation et sa détention ont été totalement irrégulières (...) et elle a accordé la liberté provisoire à Fred Bauma et Yves Makwambala", a déclaré à la presse leur avocat, Me Joseph Mukendi Wa Mulumba.

"C'est dans le cadre des mesures d'apaisement que ces libérations interviennent", a ajouté Me Mukendi. Mais "les poursuites ne sont pas abandonnées", a précisé un autre avocat de la défense Me Tony Lubamba.

Les trois militants figurent sur une liste de prisonniers dont l'opposition réclame la libération comme l'une des conditions posées à sa participation à un "dialogue national" en vue d'"élections apaisées". Ce dialogue doit s'ouvrir le 1er septembre.

M. Ngoy est un militant de la société civile en détention depuis les émeutes anti-pouvoir de janvier 2015, nées à la suite d'une tentative de révision de la loi électorale. "Nous allons continuer de nous battre pour garantir à chaque Congolais la possibilité de s'exprimer sans avoir peur", a-t-il dit.

M. Bauma est animateur du mouvement des jeunes indignés Lutte pour le changement (Lucha), basé à Goma dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC) et M. Makwambala est webmaster de Filimbi (sifflet en swahili), un collectif des mouvements citoyens, tous les deux en détention depuis le 15 mars 2015 à Kinshasa pour "complot contre le président Kabila".

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter, mais un récent arrêt de la Cour constitutionnelle l'autorise de rester à la tête du pays, jusqu'à l'élection de son successeur.

L'opposition l'accuse depuis des mois de manoeuvrer pour s'accrocher au pouvoir.

Avec AFP