Des journalistes agressés au Congo

Le président congolais Denis Sassou Nguesso

Des hommes se présentant comme des policiers ont agressé et confisqué le matériel professionnel et les effets personnels de trois journalistes de médias internationaux qui venaient de recueillir les propos du général Jean-Marie Michel Mokoko, candidat d'opposition à la présidentielle.

Les trois journalistes travaillant pour AFP et du quotidien français Le Monde, accrédités pour couvrir le premier tour de l'élection présidentielle de dimanche, ont été agressés par quatre individus en civil descendus d'un véhicule 4x4 blanc qui les a coincés à un rond-point, à 500 mètres du domicile du général Jean-Marie Michel Mokoko, candidat d'opposition à la présidentielle. Ce dernier venait d'annoncer lors d'un point-presse contester les résultats préliminaires officiels du scrutin, donnant vainqueur à ce stade le président sortant Denis Sassou Nguesso avec plus de 67% des voix.

Les hommes se sont présentés comme des policiers, mais ont refusé de leur montrer leurs cartes professionnelles, comme l'ont demandé les journalistes. Ils ont molesté ces derniers, frappant notamment au visage un journaliste de l'AFP, et ils les ont dépouillés de leur matériel professionnel - caméra notamment- et affaires personnelles -téléphones, papiers d'identité.

Alertés par les appels au secours, des policiers en tenue d'un commissariat tout proche sont venus sur les lieux, mais sans intervenir pour empêcher l'agression, ni le départ de ses auteurs.

Les journalistes ont été reçus dans l'après-midi au commissariat du Centre de Brazza, accompagnés du consul adjoint de France à Brazzaville, où ils ont rempli une main courante. Une plainte formelle devait être reçue jeudi matin.

"L'AFP proteste vivement contre l'agression de son équipe de journalistes et d'un journaliste du Monde, attaqués violemment et dépouillés de leurs effets alors qu'ils sortaient d'un point de presse avec un candidat d'opposition à l'élection présidentielle. L'AFP demande au gouvernement du Congo d'assurer en toutes circonstances la sécurité des journalistes couvrant ce scrutin", a déclaré la Directrice de l'Information de l'AFP, Michèle Léridon. La direction du Monde a également protesté suite à cette agression.

Le porte-parole du gouvernement congolais n'avait pu être joint en début de soirée par l'AFP pour réagir, en dépit d'appels répétés.

Avec AFP