Congo : "sérieuse menace" sur les droits de l'Homme

La population fuie certains du Sud lors dans des combats dans le sud de Brazzaville, 4 avril 2016.

L'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH) a dénoncé vendredi à Brazzaville une "sérieuse menace" et la "persistance" des violations des droits de l'Homme au Congo, notamment après la présidentielle du 20 mars.

Dans une déclaration intitulée "Nos droits sont en danger", l'OCDH dit avoir saisi l'occasion de la célébration (samedi) de la journée internationale des droits de l'Homme pour "interpeller tous les acteurs et en premier, les autorités congolaises sur la sérieuse menace qui pèse sur les droits humains au Congo-Brazzaville".

"Cette année 2016 a été marquée par des graves violations des droits humains liées à la crise post-électorale mais aussi des violations graves qui ne sont pas liées à cette question", a déclaré Trésor Nzila, directeur exécutif de l'OCDH.

Au Congo, la présidentielle du 20 mars a été marquée par une victoire du président Denis Sassou Nguesso (plus de 60% de voix), contestée par l'opposition. Des troubles ont été enregistrés, après la publication et la validation des résultats du scrutin, dans les quartiers sud de Brazzaville et se poursuivent dans la région du Pool (sud).

L'OCD estime que les Congolais ne jouissent pas totalement de leurs droits.

"Des milliers des congolais restent privés de l'essentiel : les emplois promis restent une utopie, on note un accès difficile aux soins de santé, à l'éducation, à un logement décent; un accès pas satisfaisant à l'eau et à l'électricité", rapporte cette organisation membre de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH).

"Sur les droits civils et politiques, la situation est aussi chaotique", ajoute l'OCDH pour qui "la traditionnelle liberté d'exercice des droits et libertés fondamentales a subi un coup fatal".

Selon cette ONG, les emprisonnements politiques, les poursuites judiciaires contre des journalistes, la confiscation totale des libertés politiques, des atteintes au droit à un procès équitable, le viol et autres formes d'agression sexuelle, la torture, y compris pour des motifs politiques, les arrestations et détentions arbitraires, les exécutions sommaires figurent au nombre des violations des droits humains au Congo.

"Cette répétition tragique des violations des droits humains est la conséquence du laxisme des plus hautes autorités, y compris de la justice qui ne font rien pour limiter les atteintes aux droits humains", a conclu l'OCDH.

La situation des droits de l'Homme au Congo, petit pays d'Afrique centrale, est régulièrement dénoncée par les organisations internationales de défense de ces droits.