Congrès de l'ex-parti au pouvoir pour élire un nouveau chef au Burkina

L'ancien président burkinabè Blaise Compaoré, à Abidjan, Côte d'Ivoire, 10 octobre 2016.

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti au pouvoir du président déchu Blaise Compaoré, a ouvert samedi son congrès pour désigner un nouveau chef, probable candidat à la présidentielle de 2020 au Burkina Faso, a constaté un journaliste sur place.

Majoritairement vêtus aux couleurs blanche et rouge du CDP, quelques 5.000 militants se sont réunis au palais des sports de Ouagadougou, pour le 7ème congrès ordinaire du parti, qui s'achève dimanche.

Ce premier congrès depuis la chute du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir après 27 ans de règne par une insurrection populaire, doit aboutir à la désignation d'un nouveau chef et candidat pour l'élection présidentielle de 2020.

Une dizaine de candidats, dont le président sortant Eddie Comboigo ou encore Juliette Bonkoungou, une cadre du parti, sont en lice pour la présidence du parti.

Malgré la multitude de candidats, "nous travaillons à ce qu'il y ait une cohésion dans le parti où il y a beaucoup de ressources", a déclaré M. Comboïgo.

"Nous travaillerons à mettre nos idées en synergie, à aplanir nos différends pour l'intérêt du CDP", a-t-il assuré.

Le CDP et d'autres partis proches de l'ancien pouvoir n'avaient pas été autorisés à présenter de candidats à l'élection présidentielle de novembre 2015 qui a porté Roch Marc Christian Kaboré - un de ses anciens barons - au pouvoir.

M. Comboïgo a par ailleurs dénoncé les "nombreuses intimidations, arrestations et incarcérations" de leurs camarades, qui avaient conduit le parti à reporter "sine die" un congrès extraordinaire initialement prévu en 2016.

Il s'agit notamment des anciens ministres du dernier gouvernement du président Blaise Compaoré, dont Luc Adolphe Tiao, Premier ministre, et des cadres du parti.

Tous les 32 ministres du dernier gouvernement de Compaoré ont été mis en accusation depuis juillet 2015.

De nombreux cadres et leaders du CDP sont poursuivis en justice pour des cas présumés de "détournements de deniers publics", de "dissipation de parcelles" ou pour leur implication présumée dans le putsch manqué de septembre 2015 mené par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne de M. Compaoré.

Le CDP avait toutefois obtenu 18 députés au Parlement, devenant la troisième force politique du Burkina.

Le chef de file de l'opposition, Zéphyrin Diabré, membre de l'Union pour le progrès et le changement (UPC) qui avait été invité à l'ouverture, a estimé que "la tenue de ce congrès qui constitue un événement majeur de la scène politique nationale" et la "présence massive des militants signalent de manière éloquente que le CDP est de retour et que l'opposition est en marche".

Avec AFP