Coopération Pyongyang-Kinshasa : les accusations onusiennes sont "pur mensonge" selon les autorités congolaises

Les troupes onusiennes lors d'une cérémonie à Bangui, en Centrafrique, le 15 septembre 2014.

Un rapport de l'ONU publié vendredi avait révélé que la Corée du Nord fourni à la République démocratique du Congo des pistolets "made in Pyongyang" qui se retrouvent aux mains de Casques bleus congolais opérant en Centrafrique.

Kinshasa a qualifié samedi de "pur mensonge" les accusations d'un rapport confidentiel d'experts de l'ONU selon lesquelles des militaires et policiers congolais auraient été équipés d'armes nord-coréennes en violation des santions internationales visant Pyongyang.

"C'est du pur mensonge. Il n'y a pas eu une seule coopération avec la Corée du Nord depuis la mort [en janvier 2001 de Laurent-Désiré] Kabila", père et prédécesseur direct de l'actuel président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

Cette affaire "sort bizarrement au lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle" autorisant M. Kabila à rester au pouvoir faute d'organisation de l'élection présidentielle avant le terme de son mandat, a encore dit M. Mende, "nous flairons le coup fourré, il y a une volonté de nuire".

"La Corée du Nord est le pestiféré du monde ; qui veut tuer quelqu'un l'accuse de coopérer" avec elle, a estimé M. Mende.

Selon un rapport non publié des experts du Comité des sanctions de l'ONU consulté par l'AFP, des "pistolets ayant des caractéristiques similaires à ceux produits en Corée du Nord" auraient été utilisés "par certains membres" de la police et de l'armée congolaise déployés sous la bannière de l'ONU en Centrafrique.

Selon le rapport, les armes, aux dires de certains de leurs possesseurs, auraient été importées en RDC en 2014 dans le cadre d'une formation assurée par 30 instructeurs nord-coréens.

Pyongyang est sous le coup de sanctions de l'ONU qui lui interdisent de vendre des armes ou d'entraîner des forces armées.

Vendredi, la Grande-Bretagne a fait savoir qu'elle envisageait avec ses partenaires européens des "sanctions ciblées" contre des responsables d'"actes de répression" politique en RDC.

Le mandat présidentiel de M. Kabila s'achève en décembre. Les Occidentaux et l'ONU insistent depuis des mois pour que la présidentielle ait lieu avant cette date, mais cette hypothèse prend l'eau un peu plus chaque jour.

Mercredi, la Cour constitutionnelle a statué que M. Kabila pourrait rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat en cas de non tenue de l'élection avant décembre.

Fin 2001, un télégramme diplomatique de l'ambassade des États-Unis à Kinshasa notait que depuis son accession au pouvoir à la suite de l'assassinat de son père, Joseph Kabila s'était "conduit de manière beaucoup plus responsable" que celui-ci vis-à-vis des pays accusés par Washington de soutenir le "terrorisme international", et notamment de la Corée du Nord.

Avec AFP