Le Zimbabwe a jusqu'à présent confirmé trois cas de Covid-19. L'un des patients, âgé de 30 ans, est décédé.
"Nous prenons soin de beaucoup de personnes, certaines pouvant être infectées. Le risque de contracter la maladie est donc très élevé", a expliqué à l'AFP le président de l'Association des infirmiers du Zimbabwe (Zina), Enock Dongo.
"Nous nous déplaçons pour aller travailler et nous pouvons contribuer à propager la maladie", a-t-il estimé, "le gouvernement devrait au moins essayer de nous fournir les équipements de protection nécessaires".
Lire aussi : Premier cas de coronavirus au ZimbabweLa Zina a donc appelé ses quelque 15.000 membres à arrêter le travail à compter de mercredi et exige des autorités des équipements de protection adaptés, l'accès à l'eau et une prime de risque contre le coronavirus.
Les médecins de l'hôpital central de Harare, l'un des plus importants du pays, ont menacé de leur emboîter rapidement le pas pour les mêmes raisons.
"Nous affirmons ici de la façon la plus claire que nos membres ne peuvent plus accomplir leur devoir", a expliqué le Dr Tawanda Zvakada, le chef de l'Association zimbabwéenne des médecins des hôpitaux (ZHDA) pour l'établissement, dans un courrier consulté par l'AFP.
L'impact de l'épidémie pourrait être très violent au Zimbabwe, plongé depuis une vingtaine d'années dans une crise économique catastrophique.
Le pays a récemment renoué avec les pénuries de produits de première nécessité, la dévaluation de sa monnaie et l'hyperinflation. Faute de moyens, son système de santé est à l'agonie. Les hôpitaux manquent de tout: médicaments, matériel, produits d'entretien et même eau.
Le patient décédé du Covid-19 cette semaine est mort dans un hôpital qui ne possédait pas de ventilateur, a accusé sa famille.
Le gouvernement a répété depuis plusieurs jours qu'il était parfaitement préparé pour faire face à la pandémie.
Mercredi, les agents des douanes qui travaillent à l'aéroport international de la capitale Harare ont eux aussi quitté leurs postes pour dénoncer le manque d'équipement de protection.
"Les agents ne reprendront pas le travail avant que des mesures soient prises pour réduire les risques qu'ils encourent", ont-ils fait savoir dans une déclaration aux autorités.