"En Afrique, les gens qui travaillent sont pour la plupart dans des petites ou moyennes entreprises, dans le secteur informel. Ils travaillent chaque jour une heure par-ci, une heure par-là. Ça peut devenir une crise sociale!", a-t-il prévenu sur l'antenne de la radio RFI, à l'heure où plusieurs pays du continent ont adopté des mesures de confinement des populations.
"Malheureusement, l'Afrique n'a pas les ressources pour faire la compensation, pour compenser les salaires des gens, comme les pays développés l'ont fait", a-t-il poursuivi.
"Si les gens ne peuvent pas produire, on aura une autre crise, qui sera une crise alimentaire", a-t-il également expliqué.
Lire aussi : L'Afrique a du mal à rivaliser dans la bagarre pour obtenir des testsLa BAD, dont le siège se trouve à Abidjan, a mis en place cette semaine un fonds de 10 milliards de dollars destiné à aider les pays africains à lutter contre le coronavirus.
"Pour nous, il s'agit des petites et moyennes entreprises africaines. Aujourd'hui, jusqu'à 90% du secteur privé en Afrique est composé de ces PME. Donc ce sont elles que nous devons protéger", a justifié M. Adesina.
Candidat à sa réélection en mai, sans rival pour un deuxième mandat à la tête de la BAD, l'ex-ministre de l'Agriculture nigérian fait l'objet d'accusations de favoritisme dans des nominations de hauts responsables et d'avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption.
Vendredi matin, il a de nouveau balayé ces accusations, assurant "respecter les règles à 100%".