Un laboratoire sud-africain a lancé des essais cliniques pour voir si un médicament connu pour traiter la tuberculose peut être efficace contre le coronavirus.
Le groupe sud-africain de biotechnologie TASK a lancé récemment le premier essai en Afrique pour voir si 250 travailleurs à haut risque ayant reçu une dose de rappel du vaccin Bacille Calmette-Guerin (BCG) présentent une meilleure protection contre la maladie COVID-19 que ceux n’en reçoivent pas.
L’essai, prévu durer un an, devrait inclure 3000 agents de la santé sud-africains. Les résultats préliminaires devraient être connus 6 mois après son lancement.
L’idée de recourir au BCG dans la lutte contre le coronavirus n’a pas commencé en Afrique du Sud. En effet, ce médicament largement utilisé en Afrique contre la tuberculose, est déjà testé contre la maladie COVID-19 aux Pays-Bas et en Australie.
Mais il y a une grande différence : aux Pays-Bas et en Australie, le BCG n’est pas obligatoire à la naissance. C’est le cas en Afrique du Sud, où la tuberculose demeure l’une des principales causes de mortalité. Donc l'essai sud-africain consiste à injecter le vaccin une seconde fois.
"Nous essayons de voir si rappeler au système immunitaire l'existence de ce vaccin pourrait faire la différence", explique Andreas Diacon, professeur à la faculté de médecine de l'université de Stellenbosch. C’est lui qui a fondé TASK en 2005 pour faire des recherches pharmaceutiques.
L’idée d’un essai clinique en Afrique suscite généralement la controverse. Car nombreuses sont les grandes entreprises pharmaceutiques qui utilisent les Africains comme cobayes.
Dans le cas présent, il ne s’agit pas d’introduire un nouveau vaccin, mais plutôt d’administrer une seconde fois un vaccin déjà approuvé dans le but de stopper une nouvelle maladie.
"Le BCG est un médicament à prix abordable et il est déjà disponible en vaste quantité", a ajouté M. Diacon.
Pour l’instant, il n’existe pas encore de vaccin pour la maladie COVID-19.
Le mois dernier l’île de Madagascar a élaboré le Covid-Organics, un remède à base de plantes médicinales. Les autorités malgaches le distribuent déjà à leur population. Même s’il fait l’objet d’un scepticisme en occident, la réception a été plutôt favorable en Afrique. Plusieurs pays en ont reçu en vaste quantité.