Quatre ans de prison pour un ex-ministre pro-Gbagbo

Des pro-Gbagbo manifestent à Paris, France, 7 avril 2011.

Assoa Adou, ancien ministre de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a été condamné mardi à quatre ans de prison pour "trouble à l'ordre public" par la cour d'Assises d'Abidjan.

La procureur avait requis dix ans de prison pour "atteinte à la sûreté" contre l'ancien ministre, incarcéré depuis deux ans.

"C'est une décision politique" a réagi Me Ange Rodrigue Dadjé, l'un des avocats de la défense, dénonçant la requalification des chefs d'accusation et promettant de"se pouvoir en cassation".

M. Adou était jugé en même temps que sept autres personnes, présentées comme "des complices" des faits.

La "responsabilité pénale (d'Assoa Adou et des autres accusés) est établie" a souligné de son côté l'avocat de la partie civile, Me Soungalo Coulibaly.

Assoa Adou a été arrêté en janvier 2015 et inculpé pour "complicité d'atteinte à la sûreté de l'Etat" pour des faits datant de 2012-2013.

"J'ai été brutalement arrêté la nuit en compagnie de mon fils, à mon domicile, sans mandat d'arrêt", a-t-il déploré à la barre.

M. Adou avait intégré le camp des "historiques" des cadres du Front Populaire Ivoirien (FPI) à son retour d'exil du Ghana en novembre 2014.

Ce parti, fondé par Laurent Gbagbo, est secoué depuis des mois par une crise interne entre des réformateurs, qui veulent tourner la page Gbagbo et ont pris la tête du parti, et des "historiques", qui restent sur une ligne d'opposition dure au président Alassane Ouattara, boycottant les différents scrutins électoraux et se présentant comme les "gardiens du temple".

Trois cadres du FPI de ce camp "historique", dont deux sont incarcérés depuis deux ans, ont été condamnés le 26 mai à 30 mois de prison, également pour "trouble à l'ordre public".

Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il est jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes contre l'humanité" présumés commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en Côte d'Ivoire.

Avec AFP