Ouverture du procès des "disparus du Novotel" en Côte d'Ivoire

Vue du tribunal d'Abidjan où est jugée Simone Gbagbo, le 2 octobre 2016 (VOA/Nicolas Pinault)

Le procès de dix Ivoiriens, la plupart des militaires, accusés d'enlèvement et d'assassinats de quatre hommes, dont deux Français en 2011 en pleine crise post-électorale, doit s'ouvrir mardi à Abidjan après un premier report intervenu fin janvier.

"Le procès doit s'ouvrir en principe ce mardi. On n'a reçu aucun changement de date à ce jour", a déclaré lundi à l'AFP Me Ange Rodrigue Dadjé, l'un des avocats de la défense.

"Le procès va s'ouvrir demain (mardi) quelle que soit la situation", a renchéri son homologue, Me Mathurin Dirabou.

"S'il y a absence, ils (les accusés, ndlr) seront jugés par contumace", a-t-il affirmé, faisant allusion à la précédente audience, qui avait été reportée peu après son ouverture le 31 janvier. Pour justifier ce report, le président de la Cour, le juge Mourlaye Cissoko, avait fait état de l'absence de cinq accusés sur dix, soulignant que "pour des raisons matérielles, ces personnes (n'étaient) pas assistées par des avocats".

De leur côté, les avocats français des familles des victimes, le bâtonnier Pierre Olivier Sur et Me Clémence Witt, avaient dénoncé ce report, y voyant une manoeuvre pour encore retarder le procès.

"Au bout de cinq ans, il est inadmissible que cette affaire ne soit pas jugée", s'était emporté Me Pierre Olivier Sur.

Le directeur de l'hôtel Novotel d'Abidjan, Stéphane Frantz Di Rippel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de Sania, filiale de Sifca, avaient été enlevés par un commando militaire le 4 avril 2011 dans Abidjan pendant les combats.

Ils avaient été torturés et tués, selon le nouveau gouvernement du président Alassane Ouattara installé après l'arrestation le 11 avril 2011 de son prédécesseur Laurent Gbagbo à l'issue de quatre mois de crise post-électorale.

Le corps d'Yves Lambelin est le seul à avoir été formellement identifié. La mort des trois autres victimes a été établie sur la base de témoignages et d'indices. Les corps ont été jetés dans la lagune d'Abidjan, capitale économique ivoirienne.

Avec AFP