Ouattara dénonce des "informations fallacieuses" visant le franc CFA

Le président ivoirien Alassane Ouattara et le président malien Ibrahim Boubacar Keita arrivent pour une réunion de l'UEMOA à Abidjan le 10 avril 2017.

Le franc CFA, monnaie commune à l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa - huit pays) "se porte bien", a affirmé à Abidjan le président ivoirien Alassane, dénonçant une campagne de dénigrement à ce sujet.

"Nous avons constaté que notre monnaie se porte bien, (elle) est saine et est dans de bonnes mains", a déclaré M. Ouattara à la fin d'une session extraordinaire de l'Uemoa, dont il est le président en exercice.

"La zone de l'Uemoa a des réserves de change qui représentent plus de cinq mois d'importation, alors que la règle retenue est d'environ trois mois", a-t-il poursuivi, dénonçant "toutes les informations fallacieuses qui circulent sur la solidité et la pérennité de notre monnaie".


La zone Uemoa, avec ses 90 millions d'habitants, "est gérée. Les ressources en devises sont importantes. Le taux d'inflation maitrisé (-2%), la croissance économique est forte (6,8%), la dette extérieure fait l'objet de toutes les attention", a-t-il martelé.

Cette réunion s'est déroulée en présence de ses homologues du Burkina Faso, du Bénin, du Sénégal, du Mali, du Togo, du Niger et de Guinée-Bissau.

Le "CFA", utilisé par 15 pays francophones d'Afrique de l'ouest et du centre (155 millions d'habitants), est lié à l'euro par un système de parité fixe. Pour la garantir, les Etats africains doivent déposer 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor français.

La zone Franc comprend 14 pays d'Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Centrafrique et Tchad). Le quinzième membre est l'archipel des Comores.

Ce lien fort avec l'euro est considéré par beaucoup comme un gage de stabilité. Mais certains économistes, responsables africains et militants accusent le CFA de freiner le développement de l'Afrique, et dénoncent une perte de souveraineté.

Paris s'est dit ouvert, à la mi-mars, "à toutes les propositions" que les 15 pays de la zone franc pourraient formuler lors de leur prochaine réunion sur le sujet, le 14 avril à Abidjan.

Les propos du président Ouattara sont cependant loin de faire l'unanimité.


Avec AFP