Habitations, rizières, jardins maraîchers sont submergés et des digues de protection ont cédé sous la furie des eaux.
"Nous conseillons aux gens d'évacuer les zones du fleuve à risque, c'est très sérieux", a prévenu vendredi soir à la télévision un responsable de la mairie de Niamey.
Après cet appel, certains habitants ont vite quitté leurs maisons, mais de nombreux autres refusent de partir.
"Quitter? Pour aller où ?", peste Maliki MOussa, un résident de Saga, quartier populaire riverain du fleuve, qui accuse "les autorités de ne rien faire pour les protéger".
"L'eau nous a surpris la nuit vers 22H00 (21H00 GMT) jusque dans les chambres", a-t-il expliqué.
Après avoir "évacué en priorité femmes et enfants, les bras valides ont ensuite tenté de contenir les eaux" avec "de sacs remplis de sable", a témoigné Ali, un voisin de Maliki.
"Ce n'est pas terminé, les eaux remonteront si jamais il pleut en amont", vers le Mali ou la Guinée, a affirmé Sounna, debout dans une pirogue avec ses filets de pêche.
La quasi-totalité du million et demi d'habitants de Niamey vivent sur les rives du fleuve et certains ont même construit leurs maisons dans son lit.
Pour ne pas être à nouveau surpris par une autre montée soudaine des eaux, des habitants ont constitué des "brigades" pour "veiller" sur les rivages.
Ces crues sont favorisées par les fortes pluies qui s'abattent depuis juin sur le Niger et le Mali, d'après l'Autorité du bassin du fleuve Niger (ABN, 9 Etats).
Début août, l'ABN a lancé une alerte sur des risques d'inondations au Bénin, au Nigeria et au Niger, où un affluent de ce fleuve a atteint fin juillet un niveau record jamais vu depuis 1957.
Le Niger, le Bénin et le Nigeria sont tous trois traversés par le fleuve Niger qui a amorcé des crues.
Troisième fleuve d'Afrique, le Niger dispose d'un bassin de plus de deux millions de km/2, où vivent plus de 100 millions de personnes, de la Guinée au Nigeria.
Au moins 38 personnes ont été tuées, 27 blessées et plus de 92.000 sont sans-abri depuis juin au Niger, après les inondations catastrophiques provoquées par de fortes pluies, particulièrement dans des zones situées en plein désert, selon l'ONU.
A Niamey, 392 personnes sont affectées par ces inondations.
Avec AFP