Le ministre ivoirien de l'Intérieur Sidiki Diakité a présenté à l'Assemblée un projet de loi pour cette nouvelle carte biométrique, les précédentes cartes biométriques établies en 2009 (avant la présidentielle de 2010 qui avait conduit à une grave crise) arrivant à expiration cette année.
Certains observateurs estiment que le gouvernement a tardé à lancer les nouvelles cartes, obligatoires pour s'inscrire sur les listes électorales, ce qui pourrait perturber les opérations de vote l'an prochain, pour un scrutin présidentiel qui s'annonce tendu.
Lire aussi : La nouvelle Constitution ivoirienne promulguéeEn Côte d'Ivoire, pays dont une partie importante des 25 millions d'habitants est issue de l'immigration, la question de la nationalité est extrêmement sensible depuis une vingtaine d'années, lorsqu'était apparu le contexte d'"Ivoirité", et que la nationalité ivoirienne de l'actuel président Alassane Ouattara avait été contestée, l'empêchant de se présenter à la présidentielle de 2000.
Selon le ministre de l'Intérieur, les nouvelles cartes doivent répondre aux spécificités décidées en 2014 par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour ses 15 Etats membres, afin de faciliter la libre circulation des personnes et améliorer la sécurité dans cette zone en proie à de croissantes attaques jihadistes.
Les données inscrites dans la puce électronique devraient permettre un usage "multifonctions", par exemple comme carte de santé ou permis de conduire, a également indiqué M. Diakité.
Des députés se sont inquiétés du coût pour les Ivoiriens de cette nouvelle carte, annoncé par le ministre à 5.000 francs CFA (7,50 euros) - à quoi s'ajoute le coût pour établir les documents nécessaires à son établissement (acte de naissance, etc.) et les frais de transport. 40 à 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et le salaire minimum, pas toujours respecté, est de 60.000 FCFA.
Des députés se sont aussi inquiétés du choix de la société belge Semlex pour fabriquer les nouvelles cartes, soupçonnée selon eux de corruption dans d'autres marchés similaires en Afrique.