Le général Yaya Batit Ali, ex-chef de ce mouvement rebelle, menace de saisir la Cour Pénale Internationale pour faire la lumière sur ceux qui se sont sacrifiés pour maintenir Déby au pouvoir.
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Plus de 10 ans après l’accord de Tripoli signé en 2006, le général à la retraite, Yaya Batit Ali, se rend compte n'est pas satisfait de la politique menée par le régime.
Après avoir adressé plus de 20 lettres de rappel aux premiers ministres qui se sont succédé sans succès, les ex-combattants sortent du silence. Ils revendiquent une indemnisation, dont le montant se chiffre à plusieurs milliards de francs CFA.
Le général Yaya Batit Ali, chef de l’ex-FRRRT, explique que "les conditions exigeaient des récompenses" selon l'accord paraphé avec le régime de N’Djamena sous l’égide du guide de la révolution libyenne Mouamar Khadafi en 2006.
Selon lui, à l’issu de cette négociation où neuf mouvements politico-militaires du Front unis pour le changement (FUC) ont pris parti, la FRRRT a été le tout premier a accepté sans hésitation à faire la paix avec le régime de N’Djamena.
C’est ainsi que 1600 éléments ont regagné la légalité avec moyens roulants, armes et munitions et ont participé à tous les combats au côté du chef de l’Etat aux nombres desquels, la guerre des 2 et 3 février 2008. Mais les paiements n'ont pas été ceux espérés.
"Je suis militaire, retraitée en 2011. Je n’ai rien reçu de toutes les promesses qu'on nous a faites, pas même la prime de départ. Mon mari a été tué en pleine guerre et c'est le général Yaya Batit Ali qui s'occupe de nous", explique une veuve de combattants.
"Que le président de la République verse le droit de nos maris tombés sur les champs de bataille pour nous permettre d’éduquer nos enfants", demande-t-elle.
"Je suis l’épouse d'Alhabo Defallah, militaire à la fourrière tué il y a 7 ans pendant la guerre d'Amdam. Je suis mère de six enfants. Depuis le décès de mon mari, l'état ne pense même pas à nous. On vit dans la misère", témoigne-t-elle.
"J'ai été mis à la retraite en 2011 sans droit avant même l'âge requise", raconte ce commandant de régiment basé à Tissi. "Nous sommes des pères de famille. Nous n'avons ni détourné l'argent de l'État, ni troublé l’ordre public. C’est du népotisme pur et simple. Nous lançons un appel au chef de l’Etat de payer nos droits".
André Kodmadjingar, correspondant à N’Djamena