Début prochain du désarmement des miliciens Ninjas du pasteur Ntumi au Congo

Le pasteur Fréderic Bitsangou Ntumi leader de l’ancienne milice Ninja, dans la région du Pool, Congo-Brazzaville, 20 juin 2007.

A Brazzaville, la commission mixte paritaire des accords de paix dans le Pool a annoncé le début du désarmement des ex-combattants ninjas du pasteur Ntumi à partir du 5 avril. Quatorze sites seront ouverts dans la région du Pool pour accueillir ces miliciens et leurs armes.

Les quelques ninjas présents ce mardi à Kinkala lors de la cérémonie du lancement des activités de terrain de la Commission paritaire se disent prêts à rendre les armes et à faire la paix.

Kevin, à droite, attend aux côtés de ses camarades miliciens Ninja, Kinkala, Congo, le 20 mars 2018. (VOA/Ngouela Ngoussou)

"Au moment où nous parlons, la paix est déjà confirmée dans le Pool. Nous, les ninjas, on peut désormais aller là où nous voulons. Il y a la paix partout entre les militaires, les ninjas et les civils", a témoigné un chef de troupes ninjas, connu sous le nom de "Kevin-aux-aguets".

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Dans un message envoyé aux autorités, le pasteur Ntumi demande le démantèlement des barrières sur les voies publiques, afin de favoriser la circulation des personnes et des biens dans le Pool.

Son représentant personnel, Ané Philippe Bibi qui a transmis ce message a indiqué que le pasteur Ntumi s’était engagé à appliquer sa part de devoir dans l’accord de paix.

Ané Philippe Bibi, représentant personnel du pasteur Ntumi, Kinkala, Congo, 20 mars 2018. (VOA/Ngouela Ngoussou)

"La restauration de la libre circulation des personnes et des biens à travers le démantèlement des barrières informelles sur toutes les voies de communication où s’opèrent encore le racket et quelques agressions sur les populations. La réinstallation des populations et leur prise en charge multiforme au regard du sinistre très avancé", fait remarquer le pasteur Ntumi dans son message lu à Kinkala.

Dans les villages du Pool, les populations n’aspirent plus qu’à reprendre rapidement leurs activités agropastorales.

Un éleveur, Nestor Nsende qui a tout perdu, entretient l’amertume.

"On n’a plus accès à nos terres. Ce qui est acquis a été détruit : les plantations, l’élevage et les étangs. J’avais huit étangs de poissons, tout a été saccagé. Maintenant, on est réduit à errer dans les ruelles de Kinkala. C’est malheureux", déplore M. Nsende au micro de VOA Afrique.

"Le Pool présente un tableau apocalyptique sombre. Les maisons ont été détruites ainsi que les villages. Nous voulons que le travail de la commission aille de l’avant pour que les fruits de la paix soient effectifs dans le Pool, car les populations n’attendent que cela", ajoute pour sa part le pasteur Dieu Merci Mbenza, président de la société civile du Pool.

Dieu Merci Mbenza, président de la société civile du Pool, Kinkala, Congo, 20 mars 2018. (VOA/Ngouela Ngoussou)

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La commission mixte procédera mercredi matin à l’ouverture du transport des passagers entre Brazzaville, Kinkala, Mindouli et Kindamba, tronçon fermé à la circulation depuis avril 2016.