Décès d'une Afghane de 6 ans: la police croate a enfreint les règles

Des migrants mangent de la nourriture donnée à Belgrade, Serbie, le 9 janvier 2017.

La police croate a enfreint l'accord sur la réadmission conclu avec la Serbie dans le cas d'une Afghane de 6 ans mortellement fauchée en novembre par un train à la frontière entre les deux pays, a affirmé une ONG serbe.

"Dans le cas de Medina Husseini, la police croate n'a pas agi en respect de l'accord sur la réadmission et n'a pas respecté le protocole conclu entre les deux ministères (serbe et croate) de l'Intérieur sur les personnes en situation illégale", a déclaré à l'AFP Rados Djurovic, du Centre pour l'aide aux demandeurs d'asile, précisant avoir obtenu cette réponse du ministère serbe de l'Intérieur.

La Serbie n'a pas ouvert d'enquête sur cet accident qui s'est produit sur la frontière, estimant qu'il n'avait pas eu lieu en territoire serbe, a précisé M. Djurovic qui dirige cette organisation non-gouvernementale dédiée à l'aide juridique aux demandeurs d'asile.

La semaine dernière, les parents de la petite Medina, qui espéraient rejoindre rejoindre Londres avec leurs enfants, ont porté plainte contre les autorités croates après le décès de leur fillette, avait indiqué à l'AFP leur avocate à Zagreb.

Dans cette plainte, la famille de la fillette estime que quatre délits ont été commis par les autorités frontalières croates responsables, selon elle, d'abus de pouvoir, d'acte contre la vie humaine ayant mené à la mort, de comportement inhumain et contre la dignité humaine et de violation des droits des enfants, a expliqué Me Sanja Bezbradica Jelavic.

Un mois après les faits, la famille s'est décidée à engager cette procédure car elle n'a obtenu aucune information sur l'éventuelle ouverture d'une enquête, a expliqué l'avocate.

Selon l'avocate, la mère, Muslima Husseini, avait tenté de faire valoir à la police qui les avait découvert en territoire croate son droit à demander l'asile, puis supplié qu'on attende le matin pour les renvoyer en Serbie, quand il ferait jour et que les cinq enfants enfants, âgés de 2 à 15 ans, seraient reposés. Mais les policiers les avaient renvoyés quand même dans la nuit, sur une voie ferrée, à la lueur d'une lampe torche.

Le ministre de l'Intérieur croate conteste cette version.

Malgré la fermeture des frontières début 2016, la route des Balkans reste empruntée clandestinement par de nombreux migrants.

Avec AFP