On s'interrogeait depuis longtemps sur les origines des hippopotames. Mais grâce à une équipe de paléontologues français et kenyans, les chercheurs ont maintenant une meilleure idée de leur évolution.
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L’équipe vient de décrire une nouvelle espèce fossile ancêtre des hippopotames. Ces travaux, publiés dans la revue Nature Communications, comblent la lacune fossile séparant ces animaux de leurs plus proches cousins actuels, les cétacés.
Les paléontologues montrent également que les ancêtres des hippopotames ont été parmi les plus anciens grands mammifères à coloniser le continent africain, il y a environ 35 millions d'années, bien avant d’autres animaux emblématiques de l’Afrique, tels que les lions, girafes ou éléphants.
Jean-Renaud Boisserie, chercheur CNRS à l’Université de Poitiers, explique que « les baleines et les hippopotames ont un ancêtre commun », et ont un lien de parenté très fort. On le sait grâce à des analyses génétiques, sur l’ADN et d’autres molécules, dit-il.
En mission au Kenya, les chercheurs français, dont faisait partie M. Boisserie, ont pu examiner des fossiles récoltés par leurs collègues kenyans : une demi-mâchoire et plusieurs dents découvertes à Lokone, dans le bassin du lac Turkana. Les paléontologues en ont conclu qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce, âgée d'environ 28 millions d'années. Ils l'ont nommée Epirigenys lokonensis, d'après le mot « epiri » qui signifie hippopotame en langue Turkana, et la localité de découverte, Lokone, précise le CNRS dans un communiqué.
L’analyse des dents fossiles a permis aux chercheurs de reconstituer les liens de parenté entre l’ Epirigenyset les hippopotames modernes. L’Epirigenys lokonensis semble être une forme de transition évolutive entre les hippopotames les plus anciens connus dans le registre fossile (environ 20 millions d'années) et une lignée d'anthracothères.