"Les élections seules ne peuvent pas résoudre les problèmes politiques et structurels latents auxquels le pays fait face", a prévenu Joaquim Chissano, ex-président du Mozambique et chef de la délégation de l'Union africaine (UA) envoyée au Lesotho.
Des réformes de fond sont nécessaires pour assurer davantage de stabilité dans ce pays qui vote pour la troisième fois en cinq ans, estiment les observateurs de l'UA.
Une restructuration des forces de sécurité, souvent perçues comme partisanes au Lesotho, fait partie des priorités. Selon les observateurs de l'UA, le manque de clarté dans le rôle de l'armée a créé une "profonde défiance" au sein de la population.
Le processus électoral s'est déroulé calmement samedi, mais la présence de soldats autour de bureaux de vote a fait polémique.
Des observateurs mandatés par la Communauté des pays d'Afrique australe (SADC) ont estimé que ce déploiement risquait "d'influencer le vote" et pouvait être perçu comme de "l'ingérence militaire".
Le dépouillement très partiel des bulletins de vote plaçait lundi l'ancien Premier ministre Thomas Thabane en tête, devant le chef du gouvernement sortant, Pakalitha Mosisili, son principal rival.
Ces résultats sont néanmoins loin d'être définitifs puisque des circonscriptions rurales, habituellement favorables à M. Mosisili doivent encore être dépouillées.
Les résultats complets devraient être connus mardi ou mercredi et risquent de déboucher à nouveau sur une fragile coalition.
Le pays se remet difficilement d'un coup d'Etat manqué en 2014 qui avait contraint à l'exil Thomas Thabane, alors Premier ministre. Le siège de la police avait été attaqué par des soldats qui avaient pillé des armes et tué un policier.
Le Lesotho, indépendant de la Grande-Bretagne en 1966, est un royaume montagneux grand comme la Belgique et totalement enclavé au sein de l'Afrique du Sud.
Avec près d'une personne sur quatre atteinte du sida, ce pays extrêmement pauvre est très dépendant de son puissant voisin sud-africain, auquel il fournit une bonne partie de son eau.
Avec AFP