Environ 500 personnes se sont rassemblées en début de matinée au Stade national de la capitale économique nigériane, brandissant des pancartes "Les chômeurs ont faim et sont en colère" ou encore "Je ne me tairais plus".
Les manifestants ont ensuite entamé une marche pacifique en direction du Théâtre national, au rythme de tambours et de trompettes, en chantant "Assez, c'est assez!".
La manifestation était encadrée par un très important dispositif policier, tandis qu'un hélicoptère de la police nationale tournait dans le ciel.
"Tout coûte très cher aujourd'hui. Le prix de la nourriture, le prix de l'essence a augmenté... Nous souffrons mais les politiciens s'en fichent!", s'emporte un étudiant, Elias Ozikpu, affirmant que le prix d'un sac de riz est passé de 6.000 nairas (18 euros) à 22.000 nairas (65 euros) à cause de l'inflation.
"Il y a deux ans nous avons élu un nouveau gouvernement parce que le précédent, celui de (Goodluck) Jonathan, était corrompu, mais nous ne voyons pas de changement, c'est encore pire maintenant", a ajouté le jeune homme.
A l'origine de l'appel à manifester, la star d'afro-pop 2Face avait fait marche arrière dimanche, invoquant des raisons de sécurité pour annuler le rassemblement, qui avait auparavant été interdit par la police.
"Chers Nigérians, après consultations, il apparait que la manifestation #OneVoice prévue à Lagos et Abuja le lundi 6 février est sérieusement menacée de détournement par des intérêts qui ne sont pas en ligne avec nos idéaux", avait affirmé la star dans un clip diffusé sur son Instagram.
"Le message que je veux faire passer ne vaut pas de mettre en danger la vie d'un seul Nigérian", avait-il dit.
Mais son initiative, rare de la part d'une célébrité au Nigeria, avait reçu un large soutien populaire, et plusieurs organisations de la société civile ont décidé malgré tout de maintenir la marche, appelant les Nigérians à se rassembler via les réseaux sociaux, avec le mot d'ordre #IStandWithNigeria.
Dans la capitale administrative Abuja, plusieurs dizaines de personnes ont également répondu à l'appel, et marché en direction du palais présidentiel pour protester contre la gestion de la crise économique par l'administration du président Muhammadu Buhari, élu en mars 2015.
Le Nigeria et ses 190 millions d'habitants est frappé depuis deux ans par la chute des cours du pétrole, une inflation qui frôle les 20% et une corruption endémique.
Avec AFP