Quelque 300 à 400 personnes ont pris part dans la capitale sierra-léonaise à cette marche pacifique sur une distance de cinq km, en présence de l'épouse du président sierra-léonais, Fatima Bio, de la ministre de la Justice Priscilla Schwartz et du ministre des Affaires sociales, Daindu Dassama.
"Je conseille aux hommes en Sierra Leone d'épargner nos filles. Nous voulons que nos filles aillent à l'école, qu'elles soient éduquées" pour réussir leur vie, a déclaré Janet Kallon, un activiste, lors de la marche.
La manifestation était organisée au lendemain du lancement de la campagne "Ne touchez pas à nos filles", initiée par Mme Fatima Bio, pour lutter notamment contre les grossesses des adolescentes, le trafic, la prostitution et le mariage des enfants.
Lire aussi : Les autorités sierra-léonaises veulent endiguer la "culture du viol"Les premières dames du Liberia, du Niger, du Ghana, du Tchad et de la Gambie ont participé à la cérémonie.
Le lancement de l'initiative "Ne touchez pas à nos filles" intervient aussi en pleine campagne internationale de sensibilisation de 16 jours devant s'achever lundi.
"Que ça soit bien clair, les hommes qui violent des filles doivent être mis en prison à vie", a récemment déclaré le président Bio, dans le cadre de cette campagne. Le code pénal actuel prévoit des peines de cinq à quinze années de réclusion contre les auteurs de viols et violences sexuelles.
Selon des statistiques de la police, le nombre de cas de violences sexuelles a doublé en un an en Sierra Leone, passant de 4.750 en 2017 à 8.505 depuis le début de l'année.
Les trois quarts des victimes sont des mineures de moins de 15 ans, dont certaines âgées d'à peine 7 mois, et quelque 150 jeunes femmes en moyenne tombent enceinte chaque mois des suites d'un viol, selon l'association locale Rainbow Initiative.