Des députés européens parrainent des défenseurs de droits humains congolais

La police a tiré du gaz lacrymogène et procédé à des arrestations pour disperser un rassemblement de l’opposition samedi après-midi à Lubumbashi, RDC, le 29 octobre 2016. (VOA/Narval Mabila)

Pour les aider dans leurs luttes en RDC, 20 eurodéputés ont accepté de parrainer 20 défenseurs des droits humains congolais en danger afin de leur apporter une meilleure protection dans leur combat pour les droits humains et la démocratie.

Dans un communiqué, plusieurs organisations de défense de droits de l'homme ont annoncé cette initiative originale : "alors que la République démocratique du Congo (RDC) est en proie à de nombreuses tensions dans la perspective de la tenue des élections présidentielle et générale, les activistes de la société civile sont inquiétés pour leur combat en faveur de la démocratie, de l’alternance politique et la défense des droits humains".

"L'objectif de ce nouveau mécanisme est de permettre aux activistes de la société civile d’être mieux protégés en cette période de violence politique", souligne Floribert Nzuluni du mouvement citoyen Filimbi.

La police brutalise les manifestants devant le siège de l'Assemblée provinciale à Bukavu, dans le Sud-Kivu, RDC, 23 février 2016. VOA/Ernest Muhero

"Des dizaines d’activistes en RDC sont arrêtés, harcelés et emprisonnés arbitrairement pour exiger que leur droit à choisir librement leur dirigeant soit respecté", poursuit-il. "Nous ne voulons pas encore une fois que notre vote soit volé par nos dirigeants".

C'est l'occasion également, pour les députés européens, de se pencher sur la situation en RDC.

"Les parlementaires européens démontrent encore une fois leur solidarité et leur soutien à la société civile congolaise qui se bat pour la démocratisation en RDC", a déclaré Paul Nsapu, secrétaire général adjoint de la FIDH.

Protéger les défenseurs des droits humains et les activistes des mouvements citoyens constitue en RDC, en Afrique et partout dans le monde une condition essentielle à l’émergence de l’expression démocratique", analyse-t-il. "Protéger les droits humains est une condition essentielle pour faire progresser la démocratie à travers le monde".

Kabila à l'ONU

Samedi, le président de la République démocratique du Congo (RDC) a, dans son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, évoqué entre autres la question cruciale de la tenue des élections et la situation sécuritaire incluant les turbulences dans le Kasaï où plusieurs milliers de personnes ont été tuées, y compris deux experts onusiens.

Joseph Kabila a énuméré un certain nombre de progrès accomplis dans le processus en vue de la tenue des élections en RDC, s’est félicitant entre autres que déjà 42 millions d’électeurs aient été enrôlés.

"Vues toutes ces avancées, j’affirme que le cap vers les élections crédibles, transparentes et apaisées est définitivement fixé et notre marche dans cette direction est irréversible, " a-t-il indiqué.

Il a cependant mis en garde contre toute "ingérence extérieure" et appelé les "vrais amis du Congo à soutenir le processus en cours".

"Le tout, sans ingérence extérieure ni dictat quelconque, " a souligné M. Kabila.

Le président congolais n’a pourtant pas évoqué son sort bien que la Constitution lui interdise de se représenter pour avoir totalisé plus de deux mandats à la tête du pays.