Des combattants d'ISWAP (groupe de l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest), branche de Boko Haram affiliée à l'EI, sont arrivés sur des pick-up lundi matin à l'aube au niveau de la ville de Baga, sur les rives du lac Tchad, dans l'extrême nord-est du Nigeria.
"Les +terroristes+ ont tué 20 soldats nigérians et cinq soldats tchadiens dans des combats intenses qui ont fait également 47 morts du côté des +terroristes+", a rapporté une source militaire sous couvert d'anonymat.
La Force régionale conjointe (MNJTF), qui regroupe des soldats des armées régionales pour lutter contre les groupes de Boko Haram dans la région du lac Tchad, avait publié un communiqué lundi assurant avoir tué 10 djihadistes et perdu un seul soldat.
Mais le bilan est beaucoup plus lourd selon des sources contactées par l'AFP.
Selon une seconde source militaire, les combattants d'ISWAP ont mené une première attaque sur la base de Baga, avant d'être repoussés. Dans leur fuite, ils ont mené d'autres combats contre un convoi militaire qui arrivait de la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri.
"Ils sont tombés nez à nez avec des Forces spéciales qui avaient été prévenues par la caserne et de nombreux terroristes ont été tués dans ce combat", explique cette source, qui donne le même bilan des pertes.
La base navale militaire de Baga, sur les rives du lac où les combattants djihadistes sont retranchés, a été victime d'attaques répétées depuis 2014, les dernières datant de décembre dernier.
Depuis juillet 2018, l'ISWAP intensifie ses attaques contre les bases militaires du Nord-Est et a fait des dizaines, voir des centaines de morts au sein des armées régionales, et accumule un important arsenal de guerre.
Mardi, la présidence nigériane a assuré avoir "vaincu" les islamistes de Boko Haram "tels que nous les connaissons", dix ans après le début de l'insurrection en juillet 2009.
"La position du gouvernement nigérian est que le terrorisme de Boko Haram a été réduit et vaincu. Le véritable Boko Haram que nous connaissons est vaincu", a déclaré la présidence.
Depuis 10 ans, le conflit a fait près de 27.000 morts, et plus de 2 millions de déplacés ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.