Des dizaines de milliers de personnes ont été touchées par les fortes pluies de jeudi et samedi avec des inondations qui ont détruit "15.000 maisons", s'est alarmé mardi le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU.
Dans la ville d'Uvira, enclavée entre le lac Tanganyika et une chaîne de montagnes, "le bilan actualisé est de 30 morts, mais c'est encore très provisoire car il y a encore des gens coincés dans les décombres", a déclaré le maire-adjoint, Kapend Kyky Kifara, à un correspondant de l'AFP.
"Il faudra même des semaines pour retrouver les disparus", a-t-il ajouté.
"En territoire d'Uvira, c'est-à-dire dans les périphéries de la ville, nous enregistrons pour le moment 16 morts et 3.600 maisons détruites", a ajouté l'administrateur du territoire (responsable politico-administratif) Alexis Rashidi Kasangala.
Lire aussi : Une dizaine de morts à Bukavu suite à de nouvelles pluies"Les inondations ont endommagé plus de 15.000 maisons", a avancé mardi un porte-parole du HCR depuis le siège de cette agence onusienne à Genève.
Le HCR travaille "avec les autorités locales et ses partenaires pour assister immédiatement quelque 80.000 personnes touchées par les inondations".
Le bilan pourrait être encore plus lourd dans cette région "déjà frappée par des années d'insécurité et de conflits", a ajouté ce porte-parole, Andrej Mahecic.
Des Casques bleus pakistanais en poste à Uvira ont participé à des opérations de sauvetage, a indiqué sur Twitter la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), avec des photos et des vidéos montrant d'impressionnants flots d'eau boueuse.
Le gouvernement central de Kinshasa a envoyé sur place une forte délégation, ce qui a provoqué des réticences de la part des représentants de la société civile qui s'inquiètent de la propagation du Covid-19.
Lire aussi : Kinshasa isole son centre névralgique pour contrer le coronavirusLes pluies ont touché les voies de circulation autour de cette ville enclavée, qui dépend pour ses échanges du Burundi voisin et de la capitale provinciale Bukavu à travers la plaine de la Ruzizi.
"Tous les ponts qui nous lient à Bukavu ont été emportés. On craint la faim et la soif", a déclaré à l'AFP l'évêque d'Uvira, Mgr Sébastien Muyengo.
Selon lui, la ville a subi à la fois les eaux qui descendent des plateaux "avec la boue et les pierres", et la montée du lac Tanganyika.
Le déboisement et les "constructions anarchiques" ont alourdi les conséquences des inondations, selon l'homme d’Église.
Le prix Nobel de la paix 2018, le gynécologue Denis Mukwege, a adressé un message de condoléances aux habitants d'Uvira, depuis Bukavu où se trouve sa clinique de Panzi.