Des incitations financières pour faire coopérer les pays de l'UE face à la migration

Les gens attendent de débarquer du navire de la garde côtière italienne "Diciotti" au port de Pozzallo, en Sicile le 19 juin 2018.

La Commission européenne a proposé mardi une série d'incitations financières pour convaincre les Etats membres d'installer sur leur sol des centres où identifier rapidement les migrants secourus en mer et de partager leur prise en charge comme l'exige l'Italie.

L'exécutif européen suggère notamment un "soutien financier total pour couvrir les coûts d'infrastructures et de fonctionnement des Etats membres volontaires" en vue de créer des "centres contrôlés", où devraient être distingués demandeurs d'asile légitimes et migrants économiques à expulser.

Quant aux pays qui seraient prêts à accueillir des demandeurs d'asile sur leur sol à partir de ces centres, la Commission propose une aide tirée du budget de l'UE, qui atteindrait 6.000 euros par personne transférée.

Les suggestions faites mardi par l'exécutif européen tentent de donner corps aux conclusions fin juin d'un sommet européen au cours duquel les dirigeants des 28 avaient proposé l'établissement de ces "centres contrôlés" et de "plateformes de débarquement" des migrants secourus en mer.

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Malgré la chute considérable du nombre des arrivées sur les côtes européennes par rapport à l'afflux de 2015, les migrations continuent de provoquer de fortes tensions au sein de l'UE.

Le nouveau gouvernement populiste en Italie a notamment accru la pression sur les autres pays de l'UE pour qu'ils partagent davantage la prise en charge des arrivants.

La Commission souligne que l'UE pourrait mettre à la disposition des pays volontaires pour ouvrir leurs ports aux navires de sauvetage des "équipes de débarquement".

Celles-ci incluraient des dizaines des garde-frontières européens, d'interprètes, d'agents spécialisés dans les renvois de migrants irréguliers ou encore d'experts européens en procédures d'asile.

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L'exécutif européen évoque aussi prudemment le projet de "plateformes de débarquement" dans des Etats hors de l'UE pour les migrants secourus dans les eaux territoriales de ces pays tiers ou dans les eaux internationales.

Il n'est pas question de "détention, ni de camps" à installer dans les pays tiers, mais de "dispositions" pour assurer des "débarquements sûrs et ordonnés", insiste la Commission, tandis que plusieurs pays comme le Maroc, la Libye et la Tunisie ont déjà part de leur opposition à ces projets.

Avec AFP