Des combattants liés à l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) ont pris d'assaut des îles du côté nigérian du lac Tchad, dans l'Etat de Borno, dimanche et lundi, et rassemblé des pêcheurs qu'ils ont ensuite abattus à bout portant, ont indiqué ces sources mardi.
Lire aussi : Plus de 60 personnes libérées après un enlèvement au NigeriaLes assaillants ont rejoint trois îles en hors-bord et "demandé aux pêcheurs de se regrouper avant d'ouvrir le feu" dans leur direction, a relaté Ibrahim Liman, dirigeant d'une milice. "Ils ont tué de nombreuses personnes et ont poursuivi ceux tentaient de s'enfuir" pour les abattre, a-t-il ajouté.
M. Liman, membre d'une unité paramilitaire locale collaborant avec les forces armées nigérianes dans la lutte antijihadiste, a indiqué que les opérations de recherche de corps étaient toujours en cours et que le nombre de morts "dépasse 30 personnes, sans aucun doute".
Isa Danmakama, un pêcheur parvenu à échapper à l'assaut a raconté à l'AFP avoir compter 28 dépouilles, une fois revenu sur les lieux pour retrouver le corps de son frère. L'armée nigériane n'a pas communiqué dans l'immédiat au sujet de cette attaque.
Selon les sources interrogées, cette tuerie aurait été menée en représailles à des frappes aériennes sur des camps de l'Iswap par l'armée du Nigeria quelques jours plus tôt, dans lesquelles de nombreux jihadistes et leurs familles avaient été tués. Les assaillants ont accusé les pêcheurs d'avoir fourni à l'armée la localisation des camp visés de Kirta Wulgo, Jibillaram et Sabon Tumbu, a raconté le milicien Umar Ari.
Les attaques de jihadistes de Boko Haram et de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest contre des agriculteurs, des bûcherons, des bergers ou encore des pêcheurs, qu'ils accusent de renseigner l'armée et les milices locales qui les combattent, se sont intensifiées ces dernières années.
Les combattants jihadistes ont perdu du terrain dans le nord-est du Nigeria mais continuent d'attaquer les communautés rurales. Le conflit y a fait quelque 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés depuis 2009, selon les Nations unies.