Des manifestants contre le référendum dispersées à coups de gaz lacrymogène en Mauritanie

Des manifestants dispersés à coup de gaz lacrymogène à Nouakchott, Mauritanie, 26 mai 2012.

La police mauritanienne a dispersé jeudi à coups de gaz lacrymogènes des manifestants qui tentaient de protester à Nouakchott contre la tenue samedi d'un référendum sur un changement constitutionnel, à quelques heures du dernier grand meeting de campagne du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

La police est intervenue à Tevregh Zeina, dans l'ouest de la capitale, au moment où les manifestants, qui avaient répondu à l'appel d'une coalition de partis et mouvements opposés aux amendements constitutionnels, se réunissaient, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des faits similaires se sont produits dans deux autres départements de Nouakchott, Arafat (sud) et Dar Naim (nord), a indiqué le porte-parole de la coalition, Saleh Ould Henenna.

Ces heurts ont eu lieu moins de deux heures avant le début d'un meeting qui devait être présidé dans la soirée par le président Ould Abdel Aziz dans le centre de la capitale, au cours duquel il a promis de faire des "révélations importantes".

La modification de la Constitution soumise à référendum, que l'opposition radicale juge illégal, prévoit notamment la suppression de plusieurs institutions, y compris le Sénat.

"Nous avons obligation d'informer les autorités de nos activités mais nous ne sommes pas contraints d'attendre leur feu vert", alors que les autorités avaient interdit les manifestation, a protesté le porte-parole, fustigeant la "dictature qui gouverne le pays et ses méthodes abjectes".

"La police a fait un usage excessif de lacrymogènes contre les manifestants", a-t-il estimé, en signalant des cas d'évanouissement parmi les opposants, dont notamment celui du président de l'organisation antiesclavagiste IRA, Biram Dah Abeid.

Parallèlement à ces manifestations, une vingtaine de sénateurs opposés à la révision de la Constitution poursuivaient jeudi leur sit-in au sein du Parlement, placé sous haute surveillance policière.

"On refuse aux gens de nous rendre visite, tout comme on nous refuse l'entrée de repas", a protesté leur porte-parole, le sénateur de Bassiknou (sud-est) Cheikh Ould Henenna, pourtant membre de la majorité présidentielle mais qui dirige la fronde ayant rejeté les amendements promus par le président au niveau parlementaire.

Des députés de l'opposition ont entamé un mouvement similaire au niveau de l'Assemblée nationale, en signe de soutien à leurs collègues sénateurs, a appris l'AFP de source parlementaire.

Avec AFP