Une radio communautaire incendiée par des miliciens dans le Kasaï

Un garçon passe devant les ruines de la maison détruite du chef coutumier Kamuina Nsapu, dont la mort en août a déclenché des mois de combats mortels entre l'armée du gouvernement et la milice de Kamuina Nsapu à Tshimbulu, près de Kananga, le 11 mars 2017.

"Un groupe de miliciens se réclamant du chef coutumier Kamwina Nsapu a mis, le samedi 15 avril 2017, le feu à la station de la Radio communautaire satellite du Kasaï, calcinant tous les équipements de ce média", a écrit l'organisation congolaise de défense de la presse Journaliste en danger (JED) dans un communiqué.

JED condamne l'acte perpétré dans une zone qui est le théâtre des violences meurtrières entre une rébellion et les forces de sécurité.

La Radio communautaire satellite du Kasaï est installée à Mayi Munene, à 45 km de Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï. Les provinces de Kasaï, Kasaï-central, Kasaï-oriental et Lomami sont secouées depuis septembre par des affrontements entre des miliciens Kamwina Nsapu et les forces de sécurité, qui ont fait des centaines de morts, dont deux experts de l'ONU.

"JED demande aux responsables de l'armée et de la police de tout mettre en œuvre pour sécuriser les professionnels des médias qui ne sont pas à l'abri de l'insécurité ambiante dans ces provinces", lit-on dans le communiqué.

La RDC est classée à la 152e place (sur 180) du classement mondial sur la liberté de la presse de l'ONG Reporters sans frontières (RSF).

Mardi, les autorités avaient déclaré avoir officiellement entériné la désignation de Jacques Kabeya Ntumba comme successeur du chef coutumier défunt Kamwina Nsapu, à la suite de déclarations laissant entrevoir la cessation des violences dans la région.

Cette annonce est intervenue après la remise à sa famille samedi du corps de Kamwina Nsapu, de son vrai nom Jean-Pierre Mpandi, réclamée par ses partisans.

Kamwina Nsapu avait été tué en août lors d'une opération militaire et la non-restitution de sa dépouille avait déclenché, un mois plus tard, un conflit entre ses partisans et les forces de sécurité dans la région du Grand Kasaï (centre).

Avec AFP