Des responsables de l'opposition, comme l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo et le député Pape Coly Kourouma, étaient en tête d'un cortège de milliers de personnes, parti de Cosa, une banlieue de la capitale, et devant aboutir à un rassemblement devant le stade du 28 septembre, un itinéraire d'une dizaine de km.
"Alpha Condé, sept ans de promesses, ça suffit", "Nous voulons les communales maintenant", pouvait-on lire sur des pancartes portées par des manifestants, sous la surveillance discrète des forces de l'ordre. M. Condé a été élu en 2010 puis réélu en 2015 pour cinq ans.
Lors de la manifestation mercredi, une personne est décédée et trois ont été "grièvement blessées" dans des accidents de moto, a annoncé le gouvernement dans un communiqué reçu par VOA Afrique.
Le gouvernement "réitère sa détermination à poursuivre la mise en oeuvre du protocole d'accord du 12 octobre 2016 et appelle l'ensemble des acteurs politiques à la préservation de la paix sociale", selon ce communiqué.
Des élections locales, les premières depuis 2005, auraient dû se tenir en février, en vertu d'un accord conclu en octobre 2016 dans le cadre du dialogue politique national entre le pouvoir, l'opposition, la société civile et les partenaires internationaux de la Guinée. Mais aucune date n'a encore été fixée pour ce scrutin.
L'accord de 2016 prévoit aussi la révision du code électoral et l'audit du fichier électoral.
Le président guinéen a annoncé dans un communiqué avoir tenu une "séance de travail avec ses collaborateurs impliqués dans la mise en oeuvre de l'accord politique" d'octobre, déplorant "certaines difficultés qui n'ont pas permis de réaliser les actions prévues aux dates convenues".
Il a notamment demandé à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de "prendre les mesures nécessaires pour l'organisation des élections locales dans les meilleurs délais", l'invitant à "proposer au gouvernement et aux partis politiques un chronogramme", selon le texte.
Ancien opposant historique, Alpha Condé est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d'Afrique de l'Ouest, régie jusqu'alors par des pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux.
Malgré la richesse de son sous-sol en bauxite, or, diamant et minerai de fer, plus de la moitié de la population de Guinée vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d'un euro par jour, selon l'ONU.
Avec AFP